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20 octobre 1941 : exécution du Commandant Hotz


Le 20 octobre 1941, vers 7h45 du matin, deux hommes Gilbert Brustlein et Spartaco Guisco repèrent et suivent deux soldats de l'armée allemande aux abords de la cathédrale. Au moment de s'engager dans la rue du Roi-Albert, ils tirent : le commandant Hotz, commandant de la place de Nantes, est abattu de deux balles.

Quelques jours avant les faits, Gilbert Brustlein, 22 ans, Spartaco Guisco, 29 ans et un troisième compagnon Marcel Bourdarias, 17 ans, avaient débarqué de Paris, pour préparer des actes de sabotage et des actions contre l'occupant.

Membres des Bataillons de la jeunesse ou de l'Organisation Spéciale, ils ont été envoyés par le Parti Communiste, pour étendre en province la stratégie de harcèlement contre l'occupant, inaugurée quelques mois plus tôt à Paris.

En 1941, après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne et la rupture du pacte germano-soviétique, le Parti Communiste choisit d'intensifier ses actions contre l'occupant. Le recours aux attentats devient un moyen de lutte : des soldats allemands sont tués à Paris le 21 août, à Nantes le 20 octobre et à Bordeaux le 21 octobre.

La mort du commandant Hotz entraîne une action de représailles sans précédent. Hitler exige que 100 otages soient désignés et exécutés dans un délai de 48h si les coupables n'étaient pas retrouvés. Une première liste de 50 otages est établie. Quarante-huit d'entre eux sont exécutés entre le 20 et le 22 octobre au Mont-Valérien, à Châteaubriant et à Nantes.

Cette action de représailles frappe l'opinion publique, provoquant une fracture entre l'occupant et les civils. Mais elle a aussi pour conséquence de diviser la population sur l'intérêt du recours à la violence par les résistants.

C'est sans doute ce qui explique que Gilbert Brustlein, seul témoin survivant, ne dévoilera son rôle et son action qu'en 1950 dans les lignes de L'Humanité, témoignage relayé avec prudence par la presse locale en 1952. Le récit de Gilbert Brustlein est à nouveau exhumé de l'oubli en 1983 et en 1989. Malgré ces annonces publiques, l'occultation de cette mémoire douloureuse et controversée (oubliée au bénéfice de celle des 50 Otages) se poursuit jusqu'au début des années 1990. Ce déni laissera place à des interprétations diverses : la thèse d'un complot de la Gestapo contre le commandant Hotz, jugé trop francophile, est relayée par des auteurs locaux.

Ce n'est qu'en 2001, à l'occasion de la 60e commémoration des 50 Otages, que la Municipalité inscrit officiellement les faits dans le marbre, en posant une plaque commémorative rue du Roi-Albert. Mais le nom de Gilbert Brustlein qui n’avait pas souhaité être cité de son vivant, ne sera finalement mentionné qu'en 2011 lors de la réfection de la plaque.

Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020

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En savoir plus

Bibliographie

Bourgeon Jean, 22 octobre 1941 : Les 50 Otages, Nantes, Château des ducs de Bretagne, 2007

Guyvarc'h Didier, La construction de la mémoire d'une ville : 1914-1992, Presses universitaires du Septentrion, 1997

Webographie

Témoignage de Gilbert Brustlein, un des résistants ayant participé à l'exécution de Karl Hotz Lien s'ouvrant dans une nouvelle fenêtre

Obsèques du lieutenant colonel Hotz sur le site de l'INA Lien s'ouvrant dans une nouvelle fenêtre

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2e GM Communisme Résistant

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Irène Gillardot

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