Écoles Prairie d'Aval et Gustave Roch
Entre 1871 et 1874, les premières municipalités républicaines mettent en œuvre un vaste programme d’équipements scolaires. Arsène Leloup, adjoint de Waldeck-Rousseau, puis maire en 1871, demande une autorisation d'emprunt pour la construction d'un réseau d'écoles communales. En attendant cette autorisation, il lance une politique de location de locaux et de municipalisation d'écoles privées laïques dès la rentrée 1871, avec l'objectif de créer une école primaire de garçons et une de filles dans chacun des six cantons de la ville, soit dix nouvelles écoles.
La première implantation
Dans ce contexte, le transfert de la première école des garçons vers Beauséjour va permettre d'affecter, à partir de janvier 1872, le bâtiment loué rue Petitpierre à une école primaire publique de filles dont le quartier est alors dépourvu. Deux ans après son ouverture, l’école, alors dénommée Prairie-d’Aval, scolarise 240 élèves réparties en quatre classes. En 1877, un ouvroir et une cinquième classe sont ouverts. Bien que vétuste et exigu, l’établissement subsiste en l’état jusqu'en 1908.
Une construction définitive
C’est en effet à partir de 1902 que la municipalité se préoccupe du problème. L’architecte Louis Amouroux établit les plans d'une nouvelle école de sept classes à construire le long de la Loire, rue de la Prairie-d'Aval. Adjugés en juin 1905, les travaux s'étalent jusqu'en 1908 en raison du renforcement nécessaire des fondations par des semelles de béton armé Hennebique.
Projet de reconstruction de l’école de filles Prairie d'Aval
Date du document : 15-09-1912
Rapidement, l’école est confrontée à un problème de sureffectif. En 1911, sept institutrices, la directrice et six adjointes, sont chargées de l’enseignement de 375 élèves réparties en sept classes. Deux logements d’adjointes situés au premier étage sont alors transformés pour créer une huitième classe et un septième emploi d’institutrice adjointe est affecté. Mais cette première mesure n’est pas suffisante. À la veille de la Première Guerre mondiale, l’école comptabilise 50 élèves par classe.
Façade de l'école de filles Prairie-d’Aval
Date du document : années 1930
Une école réquisitionnée puis bombardée
En décembre 1941, les autorités allemandes ayant réquisitionné l’école communale de filles de la Prairie-d’Aval, la Ville déplace l’établissement au 1, rue de la Prairie-d’Amont. Mais les jeunes filles du quartier ne retourneront plus dans leur ancienne école. Cette dernière est en effet complètement détruite par le bombardement du 23 septembre 1943, tout comme celle des garçons de la rue Beauséjour.
Décombres de l’école Prairie-d’Aval détruite par bombardements
Date du document : 14-02-1945
À partir de mars 1944, le plan de « démarrage » prévoit un programme particulier concernant les établissements scolaires. Il s’agit, d’une part, d’édifier des baraquements provisoires en remplacement des écoles totalement détruites et, d’autre part, de réparer les bâtiments scolaires endommagés, soit par les bombardements, soit par l’armée d’occupation.
Mais il faudra toutefois attendre deux ans pour qu’un véritable plan de reconstruction des écoles soit mis en œuvre. Initié le 26 septembre 1946, le projet « Écoles » comporte trois phases : l’aménagement des locaux existants, la construction de baraquements ou d’éléments préfabriqués, le « programme d’avenir » qui prévoit les extensions liées à une nouvelle répartition de la population et, enfin, les futures constructions que nécessitera l’augmentation de la population nantaise (200 265 habitants en 1946, 222 790 en 1954).
La construction de baraquements
Les écoles détruites sont tout d’abord relogées provisoirement dans des bâtiments disponibles. Trois classes de l’école Prairie-d’Aval demeurent au 1, rue de la Prairie-d’Amont. Les autres élèves sont accueillies dans l’école religieuse de la Madeleine.
Édification de bâtiments scolaires en éléments préfabriqués sur la place Wattignies
Date du document : 21-11-1953
La reconstruction définitive de l’école nécessitant un certain délai, une solution transitoire immédiate s'impose. Au début de l’année 1946, un programme de constructions provisoires en éléments préfabriqués est établi pour remplacer des écoles totalement détruites. Cette solution est mise en œuvre à partir de 1947. Ainsi, une école formée de huit baraquements démontables en ciment est installée place Wattignies pour accueillir l’ensemble des élèves de l’ancienne école Prairie-d’Aval.
La construction du groupe scolaire Gustave Roch à partir de 1956 permettra de mettre fin à cet hébergement provisoire de l’ancienne école de filles de la Prairie-d’Aval.
Le groupe scolaire Gustave Roch
En 1946, la municipalité acte le principe de création d’une nouvelle école primaire de filles et d’une école maternelle pour transférer l'école provisoire de la place Wattignies. Mais il faut attendre les années 1950 pour que ces dernières soient édifiées dans le cadre du programme de construction par commandes groupées, approuvé le 30 avril 1954, et qui prévoit l’édification de huit nouvelles écoles à Nantes.
Groupe scolaire Gustave-Roch en construction
Date du document : 24-04-1957
Dans le quartier, un terrain situé boulevard Gustave Roch est attribué à la Ville par l’association syndicale du remembrement pour la construction d’une école de filles de dix classes et d’une école maternelle de quatre classes avec les locaux annexes. Les travaux démarrent en 1956 et l’ouverture est prévue pour septembre 1958.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2021
En bref...
Localisation : Gustave-Roch (bd) 24, NANTES
Date de construction : 1959
Typologie : architecture scolaire
En savoir plus
Bibliographie
Archives de Nantes, Le quartier des Ponts, coll. Quartiers, à vos mémoires, Nantes, 2021
ACMENELA, François Macé, Les école primaires de Nantes, 2015
Documentation
Pages liées
Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises
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Contributeurs
Rédaction d'article :
Nathalie Barré
Témoignage :
Lucette Piveteau ; Claudine Quéré ; Jean-Luc Mercier ; Irène Hervouët
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