Avant la construction de la cité d'habitat social, les Dervallières était une seigneurie établie dans l'ancienne commune de Chantenay. Situé au centre de l'ancien domaine, le château a cohabité avec les tours HLM jusqu'au milieu des années 1980.
Situé à l’ouest du centre-ville de Nantes, le site des Dervallières est délimité à l’ouest par le chemin du Massacre, au nord par la Chézine, à l’est par le boulevard des Anglais et au sud par l’actuel boulevard Jean-Ingres. Jusqu’en 1908, la propriété se situait sur le territoire de l’ancienne commune de Chantenay. Une des caractéristiques du domaine est son relief atypique marqué par des vallonnements et des pentes prononcées. Le dénivellement atteint, en effet, quelques dizaines de mètres. Ce relief divise le site en deux parties : la zone haute au sud qui surplombe l’ensemble du parc et la zone basse au nord où coule la Chézine.

Vue aérienne du domaine des Dervallières
Date du document : 1923
Le château des De la Brosse
Avant le 15e siècle, le domaine appartenait aux seigneurs de la baronnie de Derval, qui lui ont donné son nom. Cette famille possédait un hôtel particulier dans le centre de Nantes, l’Hôtel de Derval, l’actuelle cour d’honneur de l’Hôtel de Ville. Un premier château est construit au 16e siècle. Deux siècles plus tard, la seigneurie passe entre les mains des Stapleton, une famille irlandaise fortunée, propriétaire de grands domaines sur l’île de Saint-Domingue. La propriété est rachetée au 19e siècle par les familles de la Rochefoucauld puis de la Brosse. C’est à cette époque qu’un château au tuffeau orné d’armoiries est édifié. En 1893, un vaste château, une chapelle, plusieurs fermes, des moulins, des bois, des prairies et un étang forment le domaine qui s’étend sur 71 hectares.

Château des Dervallières et son bassin
Date du document : début 20e siècle
Le temps des lotissements
Au cours de l'entre-deux-guerres, une partie de la propriété est lotie. En 1926, un premier lotissement est réalisé au Petit Carcouët et les voies ouvertes deviennent les rues Louis-David, Jean-Louis-de-Girodet et Antoine-Jean-Gros. En 1934, un second lotissement situé sur l’autre versant de la Chézine, est approuvée. Les rues Eugène-Delacroix, Horace-Vernet, Claude-Monet, Jean-Baptiste-Corot et la place Puvis-de-Chavannes apparaissent alors. Puis, en 1941, un nouveau projet est soumis à l’approbation de la Préfecture mais celui-ci est abandonné après la Seconde Guerre mondiale puisque il s’agissait de lotir la partie du domaine exproprié à partir de 1950 pour réaliser la cité HLM.

Château des Dervallières
Date du document : 26-01-1968
Un château au milieu de la cité
Racheté par la Ville de Nantes au moment de la construction de la cité HLM, le château est dans un premier temps occupé par des associations du quartier. En 1968, la municipalité étudie l’opportunité de le convertir en auberge de jeunesse mais abandonne cette idée face à l’ampleur des travaux de rénovation.

Façade restante du château devant le bassin
Date du document : 18-09-2002
Laissé trop longtemps à l’abandon, l’édifice est alors quasiment en ruine et sa démolition est décidée en 1987. Seuls son soubassement et la façade de son pavillon central ont été conservés.
Archives de Nantes
2009
Du château à la cité
En savoir plus
Bibliographie
Gautte, Rapport de M. Gautté sur les visites faites à la Saulzinière et aux Dervallières, Impr. Mellinet, Nantes, 1893
Leclercq, Florence, Chantenay au 18e siècle, étude démographique, administrative et économique, Université d'Angers, Angers, 2004
Rabin, Emeline, Les Dervallières : de la propriété aristocratique aux grands ensembles, Université de Nantes, 2006
Archives municipales de Nantes, Des Dervallières au parc de Procé, Ville de Nantes, Nantes, 2011 (coll. Quartiers à vos mémoires)
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Rédaction d'article :
Nathalie Barré
Témoignage :
Solange Riou, Yvonne Baudriller, Reynald Brizais