
Usine Cotelle et Foucher
Au numéro 3 de la route de Sainte-Luce était implantée une usine de fabrication d’eau de Javel. Cette production industrielle polluante suscita de nombreuses plaintes des habitants vivant à proximité de l’usine. Malgré tout, l’activité perdura jusque dans les années 1970.
Une activité qui pollue
Monsieur Dussumier de Fontbrune crée une usine de produits chimiques en 1909 route de Sainte-Luce. Le 29 août 1912, Messieurs Lambert et Rivière souhaitent reprendre l’entreprise et poursuivre la fabrication de produits chimiques. Toutefois, ce rachat est contesté par les riverains qui se plaignent de l’insalubrité des lieux et des nuisances odorantes provoquées par cette activité industrielle. Un voisin, propriétaire d’une chocolaterie-conserverie accolée à l’usine de produits chimiques, dénonce la pollution de son puits. En effet, la fabrication d’eau de javel se faisait par réaction du carbonate de soude et chlorure de chaux, processus qui engendre des résidus polluant l’eau. Malgré ces différentes plaintes, le préfet autorise le rachat de l’entreprise de produits chimiques.

Plan de l’usine Cotelle et Foucher installée route de Sainte-Luce
Date du document : 1926
Le rachat par les propriétaires de l’usine parisienne Javel-La Croix
En 1933, Émile Cotelle et Étienne Foucher rachètent l’usine. Ces deux entrepreneurs sont les fameux créateurs de l’usine de Javel La Croix à Paris. Émile Cotelle établit sa première usine de produits chimiques en 1866 à Javel, un ancien village proche de Paris rattaché à la capitale au 19e siècle. De nos jours, Javel est l’un des quartiers du 15e arrondissement. Quant à Étienne Foucher, il possède sa propre usine à Paris rue La Croix. Les deux hommes s’associent en 1908 sous la marque Cotelle et Foucher et commence à s’étendre sur le territoire français.
Malgré la réticence des riverains, le préfet accepte le rachat sous certaines conditions d’hygiène. Cotelle et Foucher modifient les procédés de fabrication et nomment la société « Fabrique d’hypochlorites alcalins par absorption de chlore dans les solutions alcalines ». L’usine prospère jusqu’aux années 1970.

Mur d’enceinte de l’ancienne usine de Cotelle et Foucher
Date du document : 21-02-2018
Dans les années 1970, les bâtiments sont détruits. Il ne subsiste aujourd’hui que l’ancien mur qui enserrait autrefois usine.
Anaïs Mailet
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2018
En savoir plus
Pages liées
Tags
Contributeurs
Rédaction d'article :
Anaïs Mailet
Vous aimerez aussi
Odeurs
Société et cultureSi l’on excepte les émanations de pots d’échappement dans les embouteillages, Nantes est aujourd’hui une ville presque sans autre odeur que celles des magnolias, des mimosas, des glycines,...
Contributeur(s) :Alain Croix
Date de publication : 24/11/2021
1899
Hôtel particulier puis Usine d’Entremets Plaisance
Architecture et urbanismeCet hôtel particulier, construit après 1833, est la propriété de Firmin Colas à la fin du 19e siècle.
Contributeur(s) :Gaëlle Caudal , Bruno Jost
Date de publication : 19/03/2019
2829
Nantes la bien chantée : Le salut de la maîtresse
Société et cultureCes chroniques ont déjà été l’occasion, et le seront encore dans l’avenir, de vanter la beauté des filles de Nantes, que le monde entier nous envie. Enfin… peut-être pas le monde entier,...
Contributeur(s) :Hugo Aribart
Date de publication : 17/05/2022
832