Chaudronnerie Coyac
Après sept décennies de présence dans le quartier des Ponts, la chaudronnerie Coyac poursuit depuis 1969 son activité à Vertou. Certains témoignages du savoir-faire de cette entreprise sont encore visibles dans le paysage nantais, à l’image du monument aux Cinquante-Otages.
Le travail du métal, un savoir-faire familial
La famille Coyac est originaire de Bretagne. Au début du 19e siècle, ils s’installent à Nantes afin de travailler sur les chantiers navals Crucy dans le Bas-Chantenay. Dans les années 1890, Charles Coyac tient une affaire d’étamage de casseroles, rue de Vertais. Il est aussi fabricant en fer, cuivre, connaissait la robinetterie et travaille le métal : « Il partait de la feuille et formait le métal au marteau. La définition actuelle de chaudronnier, c’est ouvrier sur métaux en feuilles. »
En 1896, Charles Coyac fait construire une maison à l’angle de la rue Beauséjour et du boulevard Victor-Hugo. Avant de devenir un atelier de chaudronnerie, cet immeuble est destiné à l’habitation. L’artisan loge au-rez-de-chaussée tandis qu’il héberge des cheminots dans les étages. Par la suite, il installe son atelier boulevard Victor-Hugo. La conception et la fabrication d’alambics vont alors devenir sa spécialité et faire sa réputation jusqu’aux années 1930. Cette activité vaut une belle renommée à l’entreprise Coyac qui se diversifie suite à l’agrandissement des ateliers en 1927, comme l’illustre un courrier datant de cette époque : « Depuis quelques années, nous avons agrandi nos ateliers et nous nous sommes assuré le concours d’ouvriers spécialistes. Nous pouvons entreprendre à des conditions modérées : la fabrication des chaudières de toutes sortes, la réparation des locomobiles, la réparation de la mécanique, robinetterie et de tous autres travaux de chaudronnerie, réservoirs, etc. »
Façade du bâtiment de la chaudronnerie à l’angle de la rue Beauséjour (actuelle rue Alexandre-Fourny) et du boulevard Victor-Hugo
Date du document :
Une expertise reconnue dans la région
D’autres usines nantaises ont recourt aux service et à l’expertise de la société Coyac. Les ouvriers nettoient et réparent les machines de Béghin-Say ainsi que les cuves, complétant ainsi le travail du service d’entretien propre à la sucrerie. Coyac a également réalisé les grandes lettres « LU » qui étaient disposées sur le fronton de l’ancienne biscuiterie Lefèvre-Utile.
Au début des années 1950, l’entreprise réalise le monument des Cinquante-Otages : « Le monument des Cinquante-Otages est entièrement réalisé en feuilles de cuivre par les ouvriers des ateliers Coyac. Les feuilles étaient soudées par le procédé « soudure sous argon », assez peu connu à ce moment-là. L’argon, c’est un mélange d’un gaz rare avec du CO². George Coyac, alors âgé de 50 ans environ, est allé prendre des cours à Paris pour s’initier à ce procédé. Michel, mon mari, et Yvon, son cousin, travaillaient à former les jupes des statues. Le buste est certainement un coulage de bronze mais les jupes étaient du métal formé. »
Inauguration du monument aux Cinquante otages
Date du document : 22-10-1952
Une activité industrielle qui perdure
Par la suite, l’affaire familiale se diversifie. En 1964, Michel Coyac prend la direction. Il s’associe avec le fabricant de cintreuses Gato, afin de développer l’activité cintrage pour laquelle l’entreprise Forminox est créée. Un bâtiment spécifique est construit à Vertou en 1969. Trois ans plus tard, l’activité chaudronnerie est transférée dans ces nouveaux locaux et les ateliers historiques de la rue Beauséjour ferment leurs portes. L’entreprise devient alors Forminox SA – Les Ateliers Coyac et poursuit, depuis, son aventure industrielle sur les bords de la Sèvre. Aujourd’hui, le patrimoine local garde trace de l’activité de la chaudronnerie Coyac à travers un alambic conservé au musée du vignoble nantais au Pallet.
Nathalie Barré, Michelle Coyac
Archives de Nantes
2020
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Bibliographie
Archives de Nantes, Le quartier des Ponts, coll. Quartiers, à vos mémoires, Nantes, 2021
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Rédaction d'article :
Nathalie Barré, Michelle Coyac
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