
Ancien Chalet Suisse
Pendant 120 ans, le « Chalet Suisse » a été le lieu central de la sociabilité du quartier Zola. Fêtes, mariages, concerts, dancing ont construit la mémoire du lieu.
Du cabaret à la boîte de nuit
La construction du « Chalet Suisse » est dûe à l’initiative de Louis Monjaret, un charpentier installé rue de Plaisance. En 1884, il prend possession d’une parcelle de la propriété des Renardières constituée d’un petit bosquet sur laquelle il édifie un chalet en 1887 ainsi qu’une remise et des écuries attenantes en 1892. L’établissement est alors tenu par le cabaretier Le Kernec qui cède sa place à Anatole Busnel à partir de 1904.

Entrée du Chalet suisse, place Émile-Zola
Date du document : Vers 1910
En 1915, Pierre Monjaret, le fils de Louis, vend le restaurant et la salle des fêtes établis aux 1 et 3, place Émile-Zola. Trois propriétaires se succèdent alors et en 1936, Pierre Allanic reprend l’affaire qu’il cède à son fils, Paul, traiteur de profession en 1947. L’établissement reste la propriété de cette famille jusqu’à sa fermeture dans les années 1970. En 1981, le lieu est transformé en discothèque et prend diverses dénominations.
« Le Chalet Suisse » disparaît définitivement du paysage du quartier en 2007 pour laisser la place à un immeuble de standing et une enseigne de surgelés. Face aux protestations d’un certain nombre d’habitants, attachés à ce lieu dans lequel ils ont dansé ou se sont mariés, une partie de la charpente a été reconstituée et posée sur la façade du nouvel immeuble pour en rappeler le souvenir.

Immeuble construit à l'emplacement du Chalet suisse, place Émile-Zola
Date du document : 2013
Un lieu festif populaire
Avant de devenir un boîte de nuit, le « Chalet Suisse » accueillait des mariages et des bals. Le dimanche, l'entrée était payante et un orchestre animait le bal. Des habitants de tous âges, venant du quartier et d'ailleurs, se rendaient au « Chalet Suisse » pour danser. Les musiciens y jouaient une variété de musique : bal musette, jazz, rock, charleston, etc. Un habitant évoque même le passage de grands noms de la musique, tels Kenny Clarke ou Archi Shepp. Un homme ayant fréquenté le lieu le décrit avec ces mots : « À l’entrée, il y avait une petite cour avec une petite terrasse et des petites tables de chaque côté. On entrait par la salle qui faisait café dans laquelle il y avait des glaces avec des gravures dessus. Derrière, c’était la salle de bal. » Un autre précise « qu'il y avait une grande salle coupée en deux pour les bals et les mariages avec repas ». Jusque dans les années 1970, d'autres salles de bal existaient dans le quartier, à l'image de « L’Eldo », du « Bon accueil » et du « Gutenberg ».
Nathalie Barré, Groupe mémoire du quartier Dervallières-Zola
Archives de Nantes
2013
En savoir plus
Bibliographie
Archives de Nantes, Autour de la place Émile Zola, coll. Quartiers, à vos mémoires, Nantes, 2013
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Rédaction d'article :
Nathalie Barré
Témoignage :
Louis, Jeannette, Michel, Bernard
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