Lotissement avenue des Nouettes
L’avenue des Nouettes présente une hétérogénéité architecturale du fait de sa progressive urbanisation. Elle faisait à l’origine partie de grands domaines ruraux démantelés au 20e siècle.
L’histoire agricole de Chantenay
L'origine du nom de « l’avenue des Nouettes » s'inscrit dans l'histoire agraire de ce secteur. Sur le plan cadastral de 1833, des noms apparaissent pour désigner les terres agricoles : « les Noëts » situées autour de la ferme de « la Noëtte ».
La date de formation d'une première voie privée habitée, appelée localement « avenue », n'est pas connue avec précision mais elle semblerait dater de la fin du 19e - début 20e siècle. Cette avenue était alors appelée avenue Perroteaux ou Pérotaux ou chemin Labêche, du nom des anciennes tenues Perroteaux et La Bèche sur lesquelles s’étend son tracé.
La construction des maisons individuelles
Il est probable que ce projet immobilier soit à l'initiative de la famille Pérotaux, propriétaires des terres, dont le nom apparaît sur des plans de 1913. Cette famille vend progressivement des terrains à des propriétaires privés qui y font alors construire leur maison, des années 1900 aux années 1920. Il s’agit dès lors d’une impasse de statut privé de 300 mètres de long, s'ouvrant depuis la rue Gutenberg et buttant sur le mur du nouveau cimetière Sainte-Anne. Cependant, un passage étroit a été ménagé entre les n°40 et 42 pour rejoindre directement la rue Du Chaffault.
L'avenue prend le nom du lieu-dit « Nouëttes » dans les années 1930 et l'orthographe d’aujourd'hui a supprimé le tréma pour donner « Nouettes ». Elle est gérée depuis le début du 20e siècle par une association syndicale des propriétaires permettant d'établir le calcul de répartition des dépenses entre tous les copropriétaires. Cette association tient ses commissions et ses assemblées générales jusqu'après les années 1950 aux Salons Gutenberg, rue Gutenberg.
Disposées sur des parcelles en lanières, les maisons individuelles ont une façade donnant directement sur l'avenue, seules les premières maisons côté impair sont en retrait et disposent d’un jardin du devant. À l’arrière, s’échelonnent les jardins et leurs dépendances.
Côté pair, les maisons au droit de la rue alternent avec des garages ou entrées secondaires desservant les arrières des maisons de la rue Amiral du Chaffault.
Construites sans recherche d’unité architecturale, les habitations de cette voie privée présentent une hétérogénéité de style et de forme, du fait aussi des interventions et rénovations successives à différentes époques.
Des travaux pour améliorer la salubrité de l’avenue
En 1913, du fait de l'absence de caniveaux, l'écoulement des eaux se fait par infiltration dans le sol naturel. Cette année-là, le syndicat des propriétaires de l'avenue Pérotaux répond à une sollicitation de la Ville de Nantes de mettre en état de salubrité et de viabilité leur avenue. Ainsi sont mis en place des projets d'éclairage de l'avenue et de travaux de voiries pour installer une double pente favorisant l'écoulement des eaux. À cette occasion, le courrier fait état des conditions sociales modestes de la plupart des propriétaires qui sont des ouvriers.
Les travaux d'amélioration de l'état de l'avenue, avec la pose de canalisations et d’éclairage, débutent en mai 1914, soit deux mois avant le conflit mondial. Ils sont à la charge des 38 propriétaires formant alors le syndicat. Dans les années 1940, le nombre des propriétaires réuni au sein de ce syndicat est de 49.
Amélie Decaux, Chloé Rouillon
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2021
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Amélie Decaux, Chloé Rouillon
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