Groupe scolaire du Plessis-Cellier
Après qu’une première école publique de garçons a ouvert au Plessis-Cellier en 1877, un nouveau projet est engagé en 1911. Mais il met 27 ans à voir le jour, donnant naissance en 1938 à un groupe scolaire d’envergure conçu selon les principes de l’architecture moderne.
Une école longtemps attendue
En 1911, la municipalité nantaise envisage la construction d'un groupe scolaire au Plessis-Cellier au lieu-dit le Sous-Cador, afin de répondre à l'augmentation de la population des hameaux de l’ouest chantenaysien (Bois-Hardy, Roche-Maurice, la Janvraie, le Plessis-Cellier). Un première tentative d’acquisition de terrains au nord de la rue des Alouettes se solde par un échec. Puis, en 1928, la Ville lance l’acquisition d'une propriété, au sud de la même rue, au lieu-dit des Soucador en vue de la construction future du groupe scolaire, mais la procédure mettra six ans à aboutir.
En 1931, le Conseil municipal confirme la nécessité de créer ce nouveau groupe scolaire en même temps que ceux de la Contrie et de Longchamp, et de voter les crédits nécessaires. En 1932, une délibération précise que pour gagner du temps, une partie de ces constructions neuves a été confiée au service d'architecture de la Ville, dirigé par Camille Robida, et l'autre au cabinet de MM Coutan et Robida (délibérations du conseil municipal du 21 juin 1932), sans autres précisions. Ainsi, l'architecte Camille Robida intervient sur tous les projets, autant comme architecte de la Ville que comme architecte privé
Le groupe scolaire, comprenant une école de filles de six classes, une école de garçons de six classes, une école maternelle, le logement des directeurs et une cantine, est inauguré en 1938, peu après les écoles de Longchamp et de la Contrie, dont la conception est influencée par le courant d’architecture moderne.
Une école d’architecture moderne
Disposé sur le versant sud du coteau de Chantenay, le groupe scolaire du Plessis-Cellier s'organise autour de deux cours intérieures échelonnées. Au nord en hauteur, la cour et les bâtiments de l'école maternelle ; au sud, une vaste cour à l’origine séparée en deux, pour distinguer l'école primaire des filles de l'école des garçons.
Les bâtiments sont conçus selon des principes qui associent sobriété des formes et de la ligne et recherche de la lumière. Les façades sur rue sont rythmées par l'alternance des volumes saillants et des volumes en retrait. Ce jeu des formes anime la composition d'ensemble tout en permettant de lire les fonctions intérieures du bâtiment ; les volumes saillants percés de baies travaillées dans leur verticalité correspondent aux espaces de circulation (cages d'escalier).
Les volumes rentrants rythmés par la série des baies disposées horizontalement deux par deux, correspondent aux salles de classes. L'importance accordée à la taille, au dessin des baies et leur nombre contribuent à donner une grande transparence à cette architecture moderne.
Côté cour, les deux cours sont séparées par un bâtiment original. Avec ses toits-terrasse soulignés par des corniches traitées en bandeaux plats, il est formé d’un ensemble de volumes combinés, échelonnés le long du coteau et dominés par la haute cheminée de la chaufferie.
Des locaux réquisitionnés puis dévolus à de nouveaux usages
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le groupe scolaire est réquisitionné par l’occupant pour être transformé en caserne. Après 1945, des travaux sont entrepris pour remettre en état les lieux, notamment des travaux de peinture car le bâtiment avait reçu une peinture de camouflage pour ne pas être vu par les avions ennemis (AD44, dommages de guerre et reconstruction ; 178 W 149).
En 1950, dans l’immédiate après-guerre, une partie des locaux restée vacante – deux salles, une partie de cuisine et un vestiaire – est mise à disposition du Centre d’Apprentissage féminin.
Cependant, de 1958 à 1961, l’école maternelle du Plessis-Cellier, puis l’école élémentaire sont agrandies, au moment où de nouvelles familles viennent s'installer dans les cités voisines. À noter que ces travaux de construction ont été payés sur les reliquats de dommages de guerre.
Récemment, les étages de l'ancienne école de filles ont été réhabilités en logements gérés par ADELIS, l’Association Nantaise de Jeunes Travailleurs (ANFJT).
La façade a été partiellement habillée, côté cour de l'école, d'un bardage de bois traité en claustra qui tranche avec l’architecture d’origine.
Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2022
En bref...
Localisation : Alouettes (rue des), NANTES
Date de construction : 1938
Auteur de l'oeuvre : Robida, Camille (architecte)
Typologie : architecture scolaire
En savoir plus
Bibliographie
Archives de Nantes, La Cruère, 2012
Documentation
Pages liées
Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises
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Rédaction d'article :
Irène Gillardot
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