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Écoles de la rue Petitpierre et de Beauséjour


C’est dans le faubourg de Vertais que la première école communale nantaise voit le jour en 1835 sous la municipalité de Ferdinand Favre. Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, l'ouverture de trois nouveaux établissements consolide la place de l'enseignement primaire public dans le quartier.

La première école communale nantaise

Le 28 juin 1833, la loi Guizot impose aux communes de plus de 500 habitants d'entretenir au moins une école primaire publique. Dès le 3 septembre, la municipalité de Ferdinand Favre s’y soumet et acte la fondation d’une école communale primaire et élémentaire pour garçons. Le choix de son implantation porte sur le faubourg de Vertais : « Considérant qu'aujourd'hui le quartier qui a les plus urgents besoins en ce genre est sans contredit celui des Ponts, dont la nombreuse population industrielle doit trouver dans une éducation primaire (…) de nouveaux éléments de moralité et d'aisance (…). Cette école sera gratuite pour au moins deux cents enfants. » Ce choix est également guidé par la perspective du déménagement prochain de l'école normale, ouverte provisoirement dans une maison de la rue Petitpierre en attendant ses locaux définitifs au Bois des Coulées (actuelle rue Arsène-Leloup). En octobre 1835, le déménagement de l’école normale étant effectif, l’école communale reçoit ses premiers élèves dans le local loué au 10, rue Petitpierre. Monsieur Grasland, le premier instituteur communal, la dirige suivant la méthode de l'enseignement mutuel. Un cours du soir gratuit pour les ouvriers adultes est ouvert dès le mois de novembre.

En 1859, 156 élèves sont accueillis dans les deux classes de l’école. À cette date, la fréquentation scolaire est contrainte par les nécessités économiques des familles comme le souligne le directeur dans son rapport annuel : « Dans le cours d'une année, nous avons la douleur de voir environ quarante élèves, jeunes, âgés de moins de 10 ans, quitter l'école pour être employés par leurs parents à divers travaux, tels qu'à tourner la roue des cordiers ou qui sont employés dans les fabriques, sachant à peine lire couramment. L'instruction et l'éducation de ces pauvres êtres se trouvent dans un état déplorable sans tenir compte d'un travail prématuré et forcé qui les rend malheureux (…). » L’ouverture de l’école Beauséjour en 1869 va permettre de porter l’effectif à 300 élèves.

L’école de garçons Beauséjour

En 1867, la loi portée par le ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy, marque l’une des grandes étapes législatives ayant permis la généralisation de la scolarisation en France. Précurseur de Jules Ferry, Duruy pose le principe de l’obligation scolaire pour les filles et les garçons âgés de 7 à 13 ans, et celui de la gratuité.

Antoine Dufour, le nouveau maire élu en juillet 1865 après la défaite du vieux sénateur-maire Ferdinand Favre, doit tenir compte au sein du conseil municipal d'une minorité républicaine qui marque très vite sa différence au sujet de la question scolaire.

En 1868, la construction d’une nouvelle école, « dans laquelle sera transférée l’actuelle école communale des Ponts, qui n’est établie que dans un local loué », est actée. Un terrain de 2000 mètres carrés est acquis dans la propriété du filateur Guillemet, rue Beauséjour. Ouvert en septembre 1869, l’établissement, conçu par l’architecte-voyer Henri Gaillard, est composé de trois classes et du logement du premier professeur au rez-de-chaussée. La cour de récréation est dotée de deux préaux couverts et d’un escalier en pierre pour accéder à la rue de l’Échappée. Un petit bâtiment annexe est prévu pour loger les seconds professeurs. L'école Beauséjour est la première école nantaise publique, laïque et gratuite, construite spécifiquement par la Ville. Aussi, sa conception va longtemps servir de modèle.

Dans le premier tiers du 20e siècle, de nouveaux aménagements complètent l’équipement. Ainsi en 1902, une conciergerie et un réfectoire sont construits sur une partie de la place Wattignies annexée à l’école. En 1910, pour pallier la suppression de l’école maternelle de Pirmil, une classe enfantine est aménagée à la place du réfectoire. Au cours des années 1920, l’école double sa surface. Un terrain de 2200 mètres carrés situé entre les rues de l’Échappée et Beauséjour et faisant partie de l’ancienne raffinerie Pellerin contiguë à l’école, est acquis. Les travaux, effectués en 1927, permettent d’agrandir la cour, d’améliorer l’espace de récréation et de transformer le grand hangar de l’ancienne raffinerie en préau couvert.

Une école détruite par les bombardements

Le 23 septembre 1943, l’école Beauséjour est entièrement détruite par les bombes des Alliés. Les jeunes garçons du quartier sont alors tous scolarisés à l’école du quai Hoche qui se retrouve rapidement saturée. En 1949, son agrandissement devient une nécessité. En 1950, l’aile gauche du bâtiment est alors surélevée afin d’ajouter deux classes avec vestiaires, « comme cela avait déjà été fait avant la guerre pour l’aile droite. »

À l’emplacement de l’ancienne école Beauséjour, huit baraquements sont installés pour accueillir les élèves de l’ancienne école Prairie d’Aval.

Nathalie Barré
Archives de Nantes
2021

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En savoir plus

Bibliographie

Archives de Nantes, Le quartier des Ponts, coll. Quartiers, à vos mémoires, Nantes, 2021

ACMENELA, François Macé, Les école primaires de Nantes, 2015

Documentation

Pages liées

Abraham Ferdinand Favre (Couvet, 1779 - Paris, 1867)

Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises

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2e GM Architecture scolaire, universitaire et de recherche Ile de Nantes École

Contributeurs

Rédaction d'article :

Nathalie Barré

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