École André-Lermite
Ouverte en 1868, l'école André-Lermite compte parmi les premières écoles publiques à Nantes. Au début du 20e siècle, elle est une des plus fréquentées de la ville.
L'histoire de l'école primaire de la rue Évariste-Luminais commence le 1er octobre 1868 avec l'ouverture de trois classes destinées à recevoir trois cents élèves. Son développement pendant près d'un siècle s'effectue dans un quadrilatère délimité par les rues Arsène-Leloup, Évariste-Luminais, Lamoricière et Villars (anciennes rues des Coulées et Beaumanoir pour les deux premières).
Le 1er décembre 1866, le conseil municipal établissait le constat suivant : « Si l'on excepte l'école primaire du quartier des Ponts, installée dans un local provisoire, la Ville ne possède qu'une école appartenant à la Commune, c'est l'école professionnelle de la rue des Coulées, avec son annexe primaire. » L'assemblée municipale proposait alors de " transformer cette annexe en un établissement séparé beaucoup plus important qui serait construit sur une partie du terrain disponible à l'ouest des bâtiments de l'école professionnelle. La situation paraît bien choisie, attendu la proximité des quartiers populeux de la Fosse et de Launay. »
Une des plus anciennes écoles primaires publiques nantaises
Voisin de la savonnerie Serpette, le premier bâtiment est construit au bord de la Chézine spécialement recouverte afin d'offrir des conditions de salubrité suffisante. Le rapport du premier directeur mentionne cent quarante-huit élèves inscrits et rappelle que « L'école communale Beaumanoir a pour but de donner aux enfants des classes les moins aisées de la société une bonne instruction primaire qui leur permettra dans l'avenir d'être des ouvriers honnêtes et intelligents. »
Une école de garçons … et de filles
Lorsqu'en 1877, le transfert de l'école professionnelle sur le boulevard de Launay est acté, la Ville décide d'affecter les locaux de la rue Arsène-Leloup à une école communale de jeunes filles, « école qui fait absolument défaut dans ce quartier. » La première rentrée est effective en 1882.
Vingt-sept ans après son ouverture, « l'école de garçons de la rue Beaumanoir reçoit une moyenne de quatre cent quatre élèves; elle n'a que cinq classes. (...) La réorganisation de cette école, qui est la plus importante de nos écoles primaires, s'impose depuis déjà longtemps. » Pour remédier à cette situation, à moindre coût, la municipalité procède à un échange de locaux : l'école de garçons est transférée dans les locaux du 21, rue Arsène-Leloup occupés par l'école des filles et par une autre école qui reçoit « des garçons au nombre d'une cinquantaine et fait réellement double emploi avec l'école de la rue Beaumanoir » tandis que l'école des filles s'installe rue Beaumanoir.
Projet d'agrandissement de l'école primaire de filles, sur l'autre rive de la Chézine
Date du document : 1908
Une des écoles les plus fréquentées de Nantes
Jusqu'aux années 1930, les deux écoles sont progressivement agrandies. En 1900, l'école de garçons est toujours signalée comme étant la plus fréquentée de Nantes avec cinq cent quarante-et-un élèves. Deux nouvelles classes et un préau sont construits à ce moment et en 1931, on dénombre douze salles réparties sur deux niveaux.
École de garçons André-Lermite vue depuis la cour de l'école de filles
Date du document : 28-01-1953
Du côté des filles, la situation au début du siècle est similaire. En 1906, trois cent quatre élèves sont dénombrées et trente-sept de plus l'année suivante ; suite à la fermeture des écoles congréganistes dans le quartier, la directrice a dû refuser des enfants. En 1908, Francis Leray, architecte de la Ville dresse les plans d'agrandissement. Cette extension s'effectue au-dessus de la Chézine qui coule alors sous la cour de récréation et sur une partie du terrain de l'ancienne savonnerie Serpette entre la rue Villars et la rue Évariste-Luminais, actant la disparition des dernières traces de cette activité avec la démolition en 1910 d'une cheminée d'usine et de hangars.
Chantier de construction de l'école maternelle, angle des rues Évariste-Luminais et Lamoricière
Date du document : 26-02-1953
L'école maternelle Évariste-Luminais
Après la Seconde Guerre mondiale, l'ensemble scolaire est étendu jusqu'à la rue Lamoricière avec la construction d'une école maternelle. En 1911, une classe enfantine avait été ouverte dans l'école des filles. Au début des années 1950, cent cinquante enfants sont reçus dans des baraquements provisoires attachés à l'école de la rue Évariste-Luminais. La Ville décide alors, dans le cadre de son programme de constructions scolaires, la création d'une école indépendante. Les travaux débutent en 1953 et au printemps 1954, le nouvel établissement avec sa « façade riante » et qui « compte cinq classes, deux salles de propreté, une salle de jeux et une salle de repos » ouvre ses portes « aux deux cents enfants qui y trouveront des locaux clairs, des installations modernes. »
Porche d'entrée de l'école André-Lermite
Date du document : 18-07-1952
C'est aussi après la guerre que l'école de garçons prend le nom d'André Lermite, rendant ainsi hommage à l'un de ses instituteurs arrêté dans sa classe et mort en déportation en 1942.
Entrée de l'école primaire André-Lermite, rue Évariste-Luminais
Date du document : 21-11-2015
Avec la mixité dans les écoles à la fin des années 60, les locaux de l'ancienne école de garçons sont peu à peu abandonnés bien qu'une partie soit affectée aux activités de l'amicale laïque Évariste- Luminais - Lamoricière.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2016
En bref...
Localisation : Évariste-Luminais (rue) ; Arsène-Leloup (rue) ; Lamoricière (rue), NANTES
Date de construction : 1868
Typologie : architecture scolaire
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En savoir plus
Bibliographie
Archives de Nantes, Du quai de la Fosse vers Mellinet-Canclaux, Ville de Nantes, Nantes, 2016 (coll. Quartiers à vos mémoires)
Pages liées
Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises
Contributeurs
Rédaction d'article :
Nathalie Barré
Témoignage :
Marinette Morille, Solange Frioux, Pierre Epié
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