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Centre Nantais d’Hébergement des Réfugiés


Créé en 1975, le Centre Nantais d’Hébergement Provisoire est une structure majeure sur le territoire, qui participe à l’accueil des réfugiés politiques de toute nationalité.

La création d’un centre d’hébergement pour les réfugiés

Dès 1975, d’importantes vagues migratoires partent de l’Asie du Sud-Est. Elles ont pour origine la fin de la guerre du Viêt Nam (1955-1975), la guerre entre le Cambodge et le Viêt Nam (1978-1979), ou encore le caractère totalitaire des régimes de ces pays, mais aussi du Laos. Ces évènements décident près d’un million de personnes à quitter leur région d’origine. Elles prennent place à bord d’embarcations inadaptées, souvent surchargées, ayant pu provoquer de nombreuses tragédies. Les médias désignent dès lors ces personnes, les « boat people ». 

Dès 1975, la France s’engage pour accueillir des quotas de réfugiés du Sud-Est asiatique. En quinze ans, près de 130 000 personnes s’installent en France. Aux côtés d’une mobilisation importante des services de l’État, des collectivités mais aussi des acteurs associatifs, c’est l’association France Terre d’Asile qui est chargée de trouver des solutions d’accueil. Ainsi, cette dernière crée en 1975 le Centre Nantais d’Hébergement des Réfugiés (CNHR), dans les locaux d’un foyer Sonacotra. Si l’établissement est dans un premier temps géré par France Terre d’Asile, la municipalité de Nantes, plus précisément son Bureau d’Aide Sociale, accepte, dès le premier semestre 1975, la gestion du CNHR suite aux sollicitations de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de Loire-Atlantique (DDASS). Le CNHR est toujours aujourd’hui le seul centre d’hébergement de réfugiés au statut municipal en France.
 

Dans ce contexte, l’établissement reçoit de la Préfecture un agrément au titre de l’aide sociale d’État, confirmant les missions d’un Centre Provisoire d’Hébergement pour l’accueil et l’insertion de personnes originaires du sud est asiatique, qui sont demandeuses d’asile et réfugiées.

L’élargissement des missions

En 1980, les missions du centre sont élargies et l’accueil est ouvert aux personnes réfugiées et aux demandeurs d’asile de toute nationalité. Puis, en 1991, le rôle du centre est précisé. Suite à une réorganisation du dispositif national d’accueil, géré par France Terre d’Asile, et à la circulaire du 19 décembre de la même année, qui fait la distinction entre réfugiés statutaires et demandeurs d’asile, la Ville de Nantes et la DDASS décident d’orienter la mission du CNHR vers l’accueil et l’insertion des personnes réfugiées politiques. L’année suivante, les possibilités d’accueil du centre sont portées à 40 places.

Des capacités d’accueil étendues

En 1994, le CNHR déménage et vient s’installer au 2 rue Arago. Les résidents pris en charge sont accueillis au sein d’un ensemble de 6 maisons mitoyennes. Quatre ans plus tard, les modalités d’accueil évoluent. Le CNHR modifie ses locaux afin de garantir à chaque ménage un espace de vie privatif. Il propose alors la location de trois appartements extérieurs permettant des prises en charge avec hébergement en diffus.

Le CNHR connaît par la suite plusieurs évolutions. En 2016, il s’agrandit pour atteindre 75 places, contre 50 précédemment. Au fil des ans, il connaît plusieurs extensions et a aujourd’hui une capacité d’accueil de 124 places, dont 18 sont réservées aux personnes âgées de 18 à 25 ans. 

Depuis, le CNHR accompagne les réfugiés les plus en difficulté. Il intervient sur tous les domaines de la vie quotidienne en prenant en considération leurs difficultés ou encore leurs problèmes de santé, notamment mentale et pouvant être liées aux traumatismes des violences de la guerre et de l’exil. Le CNHR aide les personnes réfugiées pour l’apprentissage du français, le suivi administratif, la scolarisation des mineurs ou encore la construction d’un projet professionnel.

Au fil des décennies, les origines des résidentes et résidents du CNHR ont évolué selon le contexte international. Ainsi, en 2025, les personnes accueillies provenaient de trois foyers « régionaux » principaux, tendance qui s’observe depuis plusieurs années : l’Asie centrale (principalement l’Afghanistan), l’Afrique subsaharienne (principalement l’Érythrée, la Somalie et le Soudan) et l’Europe de l’Est (Russie, Azerbaïdjan et Turquie).

Direction de l’inclusion sociale, Ville de Nantes
2025

En juin 2013, le photographe Emmanuel Ligner, en partenariat avec Stéréolux et la DRAC des Pays de la Loire, a réalisé une résidence photographique d’une semaine au sein du Centre Nantais d’Hébergement des Réfugiés (CNHR). Autour d’un dispositif mêlant chambre photographique, polaroid et caravane-labo pour le tirage argentique, les familles et les enfants présents au centre ont participé à ce projet. À cette époque, cinq à six familles, soit environ une trentaine de personnes, résidaient au centre. Les enfants ont été très investis et ont pris des dizaines de clichés de leurs proches. Une fois les photographies et les polaroids développés, les clichés ont été remis aux familles et constituent un témoignage fort de cette période de leurs vies. Vous pouvez retrouver quelques photos issues de ce projet dans cet album photos. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site d’Emmanuel Ligner : https://emmanuelligner.myportfolio.com/

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