Ancienne léproserie Saint-Lazare
La léproserie Saint-Lazare était un établissement dédié à l’isolement et à la pris en charge des personnes atteintes de la lèpre. Fondée au Moyen Âge dans la paroisse Saint-Similien, elle reste en activité jusqu’au 16e siècle.
Une léproserie située dans la paroisse Saint-Similien
Placés le plus souvent sous le patronage de Saint-Lazare, saint-patron des lépreux, les léproseries, établissement hospitaliers éloignés des villes du fait du caractère contagieux de la lèpre, se sont installées au Moyen Âge dans de nombreuses localités du diocèse. Celle de Nantes, située sur le territoire de Saint-Similien, se situait sur la route de Vannes, à l’angle des actuelles rues Général-Bedeau et des Hauts-Pavés ; si la chapelle qui accompagnait l’hôpital n’existe plus, le corps de logis existe toujours. Une habitation disparue de la rue Noire est très souvent, à tort, indiquée comme étant la léproserie.
Avant le percement de la rue Général-Bedeau au début du 20e siècle, la « Tenue de Saint-Lazare » se situait à l’angle des rues Noire et des Hauts-Pavés. La plus ancienne mention de la léproserie « de Saint-Ladre » est faite en 1398 concernant des rentes qui appartiennent à l’évêque de Nantes « par défaut de malades ».
La description de la léproserie Saint-Lazare
Léon Maître décrit la maladrerie (autre nom d’une léproserie) comme étant composée « d’une chapelle, d’un corps de logis avec chambre haute et basse, d’un cellier, d’une écurie, de deux jardins, d’un pré et d’une pièce de terre de deux quartiers ».
La chapelle se situait à l’emplacement de l’actuel n°46 de la rue des Hauts-Pavés, visible sur un plan datant de 1731. Elle est plus tard vendue et modifiée en habitation sur deux étages. Saint-Lazare est également accompagné d’un cimetière « Saint-Ladre » mentionné dans les comptes de miseurs concernant les travaux de la ville en 1481.
Une léproserie devenue maison d’habitation
La lèpre se fait de plus en plus rare dans le courant du 16e siècle, la maladrerie est vide en 1569. Travers indique qu’« On arrêta de mettre à bail, pour trois ans, les revenus de l’hôpital ». C’est cette même année que l’hôpital du Sanitat remplacera finalement la léproserie, par la création d’un lazaret dans un manoir du quai de la Fosse réquisitionné par la ville.
Vendu comme domaine national en 1795, la maison et le jardin sont achetés par Jean-Baptiste Lefièvre en 1824 qui y établis de vastes pépinières qu’il cédera plus tard à deux de ses fils (Jean-Baptiste-Olivier et Henri-Désiré) lorsqu’il achète la propriété des Montis à Richebourg en 1837.
Aujourd’hui maison d’habitation, l’ancienne léproserie Saint-Lazare demeure une des rares bâtisse médiévale de la paroisse Saint-Similien à avoir été conservée.
Kevin Morice
Archives de Nantes
2024
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Bibliographie
Maître Léon, Histoire administrative des anciens hôpitaux de Nantes, 1875
Ressources Archives de Nantes
CC255
155Z6
Ressources Archives départementales de Loire-Atlantique
E66
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Rédaction d'article :
Kevin Morice
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