Dossier : Traite – Esclavage à Nantes
Du 17e au 19e siècle, la traite atlantique occupe une place déterminante dans le commerce nantais et contribue à enrichir la ville. Si les armateurs s’engagent assez tardivement dans la traite négrière atlantique - la première campagne de traite nantaise date de 1657 - Nantes devient le premier port négrier en France au 18e siècle.
Ce dossier vous présente cette histoire nantaise avec des articles, podcasts et vidéos produits par Nantes Patrimonia, le musée d’histoire de Nantes, Pop’ Média et les Anneaux de la mémoire.
L’histoire d’une campagne de traite : la Marie-Séraphique
La Marie-Séraphique, navire négrier nantais, s’affiche comme un objet d’histoire insolite, non par son parcours, commun à celui des autres négriers nantais de la seconde moitié du 18e siècle, mais par le fait que ses campagnes vers les côtes d’Afrique puis vers Saint-Domingue ont fait l’objet d’une série de représentations.
Le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes a produit une fiction historiquement documentée qui nous fait entrer dans l’histoire à travers 7 personnages : la préparation au départ de Nantes, la navigation jusqu’aux côtes africaines, l’achat des captifs, la traversée jusqu’à Saint-Domingue, ainsi que le retour du vaisseau avec le sucre, le café et le cacao acquis en paiement des individus vendus pour être mis en esclavage.
Des acteurs nantais de la traite
Une importante et riche communauté marchande se développe grâce à la fortune maritime du port de Nantes. Cette bourgeoisie aisée,enrichie en grande partie par la traite des Noirs et le commerce colonial, règne sur l’activité portuaire. Elle s’affiche en édifiant de luxueux hôtels en ville et le long de la Loire, plus particulièrement sur l’île Feydeau et sur le quai de la Fosse.
Dominique-René Deurbourcq (1715-1782) est une figure majeure du commerce atlantique au 18e siècle. Il pratique essentiellement le commerce de produits coloniaux (sucre, café, coton…) mais il participe également au financement de la traite atlantique en armant deux navires en 1742 et 1749. Il fait construire un imposant hôtel particulier en 1764 sur le quai de l’île Gloriette, témoin de sa prospérité. Le musée d’histoire possède dans ses collections son portrait ainsi que celui de son épouse Marguerite-Urbane née Sengstack (1715-1784) avec leurs esclaves noirs. Retrouvez le décryptage du tableau de Marguerite par Krystel Gualdé, directrice scientifique du musée d’histoire de Nantes lors d’une mini-conférence organisé par Les Anneaux de la mémoire.
Charles Trochon, fut un important négociant et armateur du 18e siècle. Il fit bâtir en 1842 un imposant hôtel particulier au 17 quai de la Fosse. L'historien Joshua Pursey, en croisant documents d'archives et écrits académiques, propose un récit du "clan Trochon". Couvrant presque un siècle de leur histoire, il revient sur l'entrée de cette famille dans l'armement de navire, sur le pouvoir économique et social des négociants nantais et sur l'organisation de leurs demeures. Ce podcast est également l'occasion d'aborder l'histoire du navire "L'Affriquain", armé par les Trochon en 1738. Les détails de cette expédition illustrent la vie de son équipage, mais également les actes de résistance des esclavisé.es à son bord.
Gérard Mellier est maire de Nantes de 1720 à 1729. Porte-parole des armateurs nantais, il rédige en 1716 un mémoire justifiant le développement de la traite atlantique et de l’esclavage colonial afin de promouvoir l’enrichissement commercial de Nantes.
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
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