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Dossier : les commerces nantais du 18e siècle à nos jours

Date de publication : 21/07/2022

Au 18e siècle, Nantes s’impose sur la scène nationale et internationale comme une ville propre aux commerces et aux échanges, aussi bien terrestres que maritimes.


Riche cité négrière et portuaire, la ville est jusqu’à la Révolution française l’un des plus importants ports de France. Elle doit sa prospérité aux exportations de produits locaux et à la commercialisation de la production d’un vaste arrière-pays. Le commerce triangulaire, le cabotage et le trafic des denrées coloniales génèrent bien entendu des profits qui nourrissent ce développement économique. Le quai de la Fosse, au sud-ouest de la ville, constitue l’un des principaux axes commerciaux, où transitent les marchandises ; l’activité économique et maritime y est centralisée. C’est toute la cité qui profite du système, « du négociant à l’artisan, du manufacturier d’indiennes au constructeur de navires ».

À la fin du siècle cependant, ce modèle économique est confronté à de nouvelles conjectures, notamment au progressif envasement du fleuve. La Révolution française d’abord, met un sérieux coup de frein au commerce nantais, et l’abolition de l’esclavage en 1848 précipite un changement total. A contrario, dans les années 1820, de nombreuses activités vont prospérer ou apparaître, poussées par les mutations des pratiques industrielles. Conserveries, savonneries, biscuiteries… À la fin du 19e siècle, les industries agroalimentaires, les usines chimiques, d’engrais et les savonneries recrutent en masse. Ainsi, la ville de Nantes est riche en patrimoine industriel.

Mais à côté de ces industries à grande échelle, qui marquent aussi bien l’histoire de la ville que son paysage urbain, la présence des nombreux commerçants et marchands est relativement absente des livres d’histoire. Pourtant, ce sont eux qui participent à écouler et à distribuer ces productions. Entreprises familiales, parfois vieilles de plusieurs décennies comme les fameux magasins Decré, les commerces nantais fleurissent jusqu’au 20e siècle. Si aujourd’hui la situation tend à s’inverser, il reste encore quelques traces visibles de cette histoire dans les rues du centre-ville.

Café d’Orléans

Café d’Orléans

Date du document : fin 19e siècle – début 20e siècle

D’abord place Royale : lors de sa construction à la fin du 18e siècle, la place est prévue pour abriter des commerces de renom. À la fin du 19e siècle, on y retrouve les plus grands magasins de Nantes, dont le célèbre Au Petit Paris, le Grand Bon Marché ou bien encore À la Renommée connu pour ses berlingots.

Des confiseries ou des pâtisseries, il en existe des dizaines dans le quartier Graslin-Commerces : rue de la Fosse, se trouve la chocolaterie Debotté, héritier de Gautier. À côté, la parfumerie Sarradin, aujourd’hui librairie Durance.

Les façades des boutiques sont les principales témoins de ces histoires. L’histoire du commerce s’écrit parfois dans la rue, à ciel ouvert. Entre grande braderie et marchand.es ambulant.es, le paysage urbain est marqué par l’histoire commerciale. Les magasins reflètent également les évolutions sociales  propres à chaque époque, comme en témoigne Prisunic.

Et quand on ne fait pas les magasins à Nantes, quand on ne « crébillonne » pas, on se pose à la terrasse d’un café ou d’un restaurant, comme le café d’Orléans bombardé en 1943, le café Le Continental ou la réputée brasserie La Cigale.

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