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Groupe scolaire de la Chauvinière
Situé non loin du carrefour de la route de Rennes et de la rue du Bout des Pavés, le groupe scolaire de la Chauvinière occupe une parcelle trapézoïdale donnant sur le boulevard de la Chauvinière. Composé d’une école élémentaire de filles et de garçons et d’une école maternelle, il répond aux impératifs d’une construction rapide et peu onéreuse, faisant appel aux modèles normés de l’État.
Un quartier nouveau au nord de Nantes
En 1934, la Ville achète un terrain dans le quartier du Bout des Pavés, en vue de la construction d’un groupe scolaire, mais le projet est retardé par la guerre. En 1947, devant l’urgence des besoins, des baraquements provisoires sont installés.

Baraquement provisoire de 1947 en cours de démolition
Date du document : sans date
Suite à son approbation par le Conseil municipal le 12 novembre 1948, la création du groupe scolaire de la Chauvinière est relancée. Alors que les premiers lotissements résidentiels sont sortis de terre et qu’un programme de maisons individuelles et de collectifs sur la Boissière est en cours d’élaboration, la nouvelle cité scolaire doit répondre à l’afflux d’enfants sur ce quartier en cours d’urbanisation.

Vue aérienne du quartier de la Boissière
Date du document : 08-1958
Une cité scolaire normée et standardisée
En 1950, un avant-projet est soumis par M. Ferré, architecte d’opération, et à la Ville. La conception d'ensemble répond à des principes inspirés de l'architecture moderne et aux normes dictées par l’État. Ils privilégient la simplicité et prennent en compte les questions d’exposition des bâtiments : « Du point de vue plan de masse, ce plan est nettement un plan "ensoleillement", tout est largement ouvert vers le sud : préau, classes, classe en plein air de la maternelle. L'on peut dire également que c'est un plan "vents dominants", les vents d'ouest et de sud-ouest frappent les pignons du bâtiment et une grande partie de la cour des filles est à l'abri des vents du sud-ouest » (Archives de Nantes, 1576W8, 1950).
Le programme définitif arrêté en 1953 prévoit la construction de 2 écoles élémentaires garçons et filles de 10 classes chacune, d'une école maternelle de 5 classes, de 2 cantines, de 2 conciergeries et de 3 logements de fonction. Il est également prévu une salle de jeux fermée en remplacement d'un préau ouvert, pour les maternelles.
Compte tenu des projections démographiques envisagées, l'Inspection académique émet l'hypothèse d'une extension à venir avec quatre classes supplémentaires pour chacune des écoles primaires : « Il me paraît souhaitable que l'Architecte, si cela ne doit pas nuire à l'économie globale du projet, puisse penser à l'extension éventuelle que j'ai prévue. Nul ne peut affirmer en effet quels seront les besoins scolaires dans une cinquantaine d'années. Trop d'écoles, de construction récente, sont trop exiguës et ne peuvent supporter aucune extension. » (Archives de Nantes, 1576W8, 1953)
Une nouveauté : le 1% culturel
Cependant la Ville en reste au programme de base et annonce la création prochaine d'un deuxième groupe scolaire similaire à la Boissière, ce qui doit répondre à la question de la capacité d'accueil. Dès 1953, il est également prévu l'application du 1% culturel qui permet la réalisation d'une ou de plusieurs œuvres d'art contemporain au sein de l'établissement ; c'est sans doute une des premières applications de cette législation sur un établissement scolaire nantais (la loi date de 1951). Pour autant, les œuvres artistiques, réalisées (si tant est qu’elles aient été réalisées) à hauteur de 1% du montant total des travaux hors taxes, ne nous sont pas parvenues.
Une école d’inspiration moderne
Le permis de construire est délivré en 1955. il s’inscrit dans la première tranche d'un programme de constructions scolaires par commandes groupées. Le chantier a lieu entre 1955 et 1959 avec quelques difficultés de réalisation et retards, voire malfaçons. La Ville déplore notamment l’absence de suivi du chantier par l’architecte, le rappelant à ses obligations. Les bâtiments sont livrés à des dates échelonnées, en commençant par les bâtiments d'enseignement dès 1957.
L'école élémentaire est composée de deux barres types, de trois niveaux à toit terrasse, correspondant respectivement à l’école de garçons et à celle des filles. Chaque barre comprend au rez-de-chaussée un préau couvert et une salle d’activités pratiques, de deux niveaux de classes exposées sud et desservies par un couloir latéral nord. Les façades principales reposent sur des structures porteuses en béton armé. Les travées sont marquées par une série de fenêtres disposées en bandeau.
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École élémentaire de la Chauvinière
Date du document : 2021
Les façades pignons plus exposées aux intempéries sont doublées de dalles carrées gravillonnées et ajourées de petites fenêtres carrées disposées verticalement ou horizontalement : ce matériau comme ce type d’ouverture sont caractéristiques des années 1950.
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Mur sur pignon de l’école élémentaire de la Chauvinière
Date du document : 2020
Un deuxième groupe scolaire au Baut
Peu après l'ouverture, les effectifs grandissant, les locaux deviennent trop exigus, obligeant à conserver une partie des baraquements provisoires. En 1962, l'école accueille douze classes dans chaque école primaire et cinq classes de maternelles sans compter celles qui sont hébergées dans des locaux provisoires. L'ouverture du groupe scolaire du Baut en 1962 permet de décongestionner la Chauvinière.
Du provisoire qui dure...
Un deuxième terrain de sports prévu dès l'origine est aménagé en 1968, seulement après la démolition partielle des baraquements provisoires qui occupaient l'espace dévolu. À cette date, l'Amicale laïque occupe encore les baraquements provisoires situés le long de la rue de la Chauvinière. Ces derniers locaux provisoires sont détruits entre 1981 et 1985. Depuis cette date, l’ensemble des bâtiments n’a pas connu de transformations majeures de son plan masse.
L'ancienne conciergerie, occupée par des associations, se présente comme un simple bâtiment rectangulaire de plain pied.

Anciens logements de fonction de l’école élémentaire de la Chauvinière devenus logements privés
Date du document : 2020
Les logements d’origine situés au sud-est de la parcelle, le long du boulevard, ont été agrandis. Ils ne dépendent plus de l’école et sont désormais privatifs.
Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2022
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Documentation
Synthèse historique sur les architectures scolaires des écoles publiques nantaises
Pages liées
Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises
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Rédaction d'article :
Irène Gillardot
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