
Domaine du Bois-de-la-Musse
Au 15e siècle, la seigneurie du Bois-de-la-Musse appartient aux seigneurs de la Musse-Ponthus dont les terres s'étendent sur Chantenay, Couëron et Saint-Herblain.
Une puissante seigneurie 15e-18e siècles
Par mariage de l'unique héritière, elle devient propriété de la famille Chauvin, alors influente à la cour du duc de Bretagne. Signe de leur rang, les seigneurs de la Musse rendent justice en leur domaine.
Bonaventure Chauvin obtient de porter le nom de la Musse et, en 1572, d'ériger en châtellenie les seigneuries du Plessis et du Bois-de-la-Musse. La propriété de la Musse constitue alors un des lieux du culte réformé. En 1644, Jean Blanchard de Lessongère devenu seigneur de la Musse obtient que le Bois, en même temps que ses autres terres, soit érigé en baronnie. Puis c'est au tour de son fils, César-Auffray Blanchard d'obtenir en 1651, par lettres patentes, le marquisat.
De la première demeure seigneuriale construite au 15e siècle, il ne reste rien. Celle-ci est remplacée au 17e siècle, peu après l'érection du marquisat, par une autre bâtisse dont les archives nous ont laissé une description détaillée et qui montrent la prestance du lieu. Plus tard, Louis XIV autorise de creuser des fossés, d'élever autour de la demeure des fortifications.
Pendant la période révolutionnaire, la famille Jaillard de la Maronnière, apparentée aux Blanchard, leur succède. Au début du 19e siècle, le domaine du Bois-de-la-Musse, propriété de M Jaillard de la Maronnière, est constitué d'une part de pâtures et terres cultivables et d'autre part d'un domaine clos avec sa maison et ses dépendances entourées de jardins.
Un nouveau château au 19e siècle
Au milieu du 19e siècle, les Pantin de la Guerre deviennent propriétaires du domaine qu'ils réorganisent. Le cœur de la propriété se déplace vers le nord avec la construction, entre 1858 et 1864, d'un nouveau château au milieu de ce qui n'était qu'un bois trente ans plus tôt.

Château du Bois-de-la-Musse
Date du document : sans date
La propriété d'origine, quant à elle, est peu à peu remodelée. En 1858, la maison principale du 17e siècle est détruite. La parcelle est subdivisée en plusieurs propriétés. En 1878, une nouvelle demeure est construite sur une des parcelles. Entre 1886 et 1889, interviennent deux nouvelles démolitions suivies d'une construction. En 1921, ces propriétés sont vendues à M François Huret. Une nouvelle construction y voit le jour.
Enfin, le château du 19e siècle passe en 1937 dans les mains de M. Gérard Le Maignan de l'Ecorce qui revend une partie du parc aux "castors" au début des années 1950. En 1964, le château est racheté par la S.E.L.A, société d''économie mixte en charge de l'acquisition des terrains de la Z.U.P. Bellevue. La bâtisse est détruite en 1965.

Chapelle du Bois-de-la-Musse
Date du document : sans date
Que reste-t-il du Bois-de-la-Musse ?
Si le nom a perduré dans la toponymie, les traces de l'ancien domaine sont ténues. Entre l'avenue du Bois-de-la-Musse et le lycée Camus, on peut se promener dans un espace arboré, vestige du parc du domaine. De la chapelle du 15e siècle, subsiste aujourd'hui un mur latéral percé d'une baie en tuffeau, visible depuis le terrain de sport en surplomb. On peut également voir l'encadrement d'un porche monumental vraisemblablement du 17e siècle, pris dans la maçonnerie d'un mur appartenant à une propriété privée, rue Saint-Pol-de-Léon.
Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020
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Bibliographie
Les jardins ouvriers de Nantes, ARMEN, n°57, février 1994
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Rédaction d'article :
Irène Gillardot
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