Jardin d’attraction Tivoli-Nantais
En juillet 1843, l’entrepreneur William Derrien crée un service de messagerie entre Nantes et Lorient en employant des omnibus, voitures hippomobiles assurant un transport public régulier. Installé dans sa propriété de la Moutonnerie (en bas de l’actuelle rue de Coulmiers), il y ouvre un jardin d’attraction surnommé le « Tivoli-Nantais ».
L’inauguration du jardin d’attraction
À l’occasion de l’ouverture programmée du jardin d’attraction au 12 juillet 1846, William Derrien demande à faire circuler deux voitures de la place Royale à la Moutonnerie pour y faire venir les habitants de Nantes. Un article de presse en date du 21 mai 1847 décrit les festivités dont ont pu profiter les Nantais à la Campagne-Omnibus, établissement qui gère les omnibus surnommés « les Bretonnes ». Des exercices de gymnastique sont organisés, et un très beau feu d’artifice illumine la campagne environnante après un concert de chanteurs de Styrie. Enfin, un bal clôt la soirée : « À minuit on dansait encore ».
Un établissement dédié aux jeux et aux loisirs
Le jardin d’attraction est géré par le couple Boutin pour le compte de William Derrien. Tous les dimanches et jours de fête, de 6 heures à minuit, l’établissement « fort bien tenu », désormais surnommé le Tivoli-Nantais en référence au parc de loisirs parisien de la rue Saint-Lazare, propose divers jeux, près d’une pièce d’eau et d’un bosquet de charmille ; c’est une vaste guinguette où on y vend à boire et à manger. Une salle de danse couverte est construite pour que les femmes ne soient plus « dans la crainte de perdre leur toilette » en cas de temps incertain. À noter qu’un établissement semblable existait au début du 19e siècle rue de Bel-Air et était surnommé également « Tivoli-Nantais ».
L’adjoint au maire, Louis-François-Mathurin Le Cadre évoquait, dans un article de presse datant de 1907, certains de ses souvenirs au Tivoli-Nantais en 1853 : « Cet établissement était confortablement installé pour l’époque, très vaste […] entouré de gigantesques peupliers ; malheureusement à la moindre inondation, il était noyé ! […] Tous les dimanches et fêtes, il y avait bal à grand orchestre. C’était un peu le Mabile ou Le Moulin Rouge, en petit ; on y dansait très librement ».
L’établissement ferme et la propriété est mise en vente par licitation en 1877.
Le souvenir de ce parc de loisirs demeure par le nom de la rue Tivoli, voie qui relie le bas de la rue de Coulmiers au parc de la Moutonnerie.
Kevin Morice
Archives de Nantes
2025
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