Des images américaines comme seuls témoignages filmés de la Libération de Nantes
Faisant suite au débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, les troupes alliées descendent sur la Loire-Inférieure, soutenues par l’action des maquis, notamment celui de Saffré. Après Châteaubriant puis Derval le 4 août, Nantes est enfin libérée le 12 août 1944, meurtrie par quatre années d’Occupation.
Dès le 11 août 1944, devant l'avancée des troupes alliées, les Allemands quittent Nantes pour rejoindre Saint-Nazaire, point stratégique du Mur de l’Atlantique. Afin de ralentir l’ennemi, ils détruisent les voies de communication entre le Nord et le Sud ainsi que les installations portuaires : engins de levage et entrepôts endommagés à 80 %, 3 kilomètres de quais détruits, sans compter les 126 épaves coulées en Loire. Les Allemands se replient vers Saint-Nazaire avec 25 000 hommes, où une vingtaine de bataillons des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et une division d’infanterie américaine tiennent la poche dans laquelle 124 000 civils se retrouvent coincés. La reddition ne s’opère que le 11 mai 1945. Saint-Nazaire n’est plus qu’un champ de ruines.
Le 12 août 1944, les Nantais voient alors arriver par la route de Rennes les FFI et les blindés américains. Les Américains rencontrent peu de résistance en entrant dans la ville et n’y restent pas longtemps. Gilbert Grangeat, jeune résistant du mouvement Libération Nord à la tête du 5e bataillon de Nantes, prend les fonctions de commandant de la place de Nantes.

Véhicule blindé américain devant l'Hôtel Deurbroucq
Date du document : 08-1944
Le 13 août 1944, l’opérateur américain Connel filme la ville libérée. C’est, à ce jour, le seul témoignage de cet événement au sein des collections de la Cinémathèque de Bretagne.
Depuis le haut du tablier du pont transbordeur, le cameraman Connel donne à voir les dégâts occasionnés dans la ville : le port vers Chantenay, les chantiers navals des Ateliers et chantiers de Bretagne, le bras de la Madeleine et son pont dont deux arches sont détruites (pont qui sera nommé du nom du général résistant Audibert), la ville avec les clochers de Saint-Nicolas et Saint-Clément ainsi que les deux tours de la cathédrale.
Dans cette séquence, les rues sont désertes, avec des immeubles détruits, notamment ceux du quai de la Fosse et le Palais de la Bourse. Quelques personnes se rassemblent autour d’une jeep et discutent avec un Américain sous les platanes de la place du Port Communeau, au bout de la rue de Strasbourg. Près d’un panneau d’entrée de la ville, un FFI armé d’un fusil sourit.
Bibliographie :
Jean-Pierre Sauvage, Dominique Bloyet, « La Libération dans la Loire-Inférieure », dans Histoire et mémoires locales, départementales, régionales, n° 22, 2004, p. 56-63.
Jean Bourgeon, Vivre sous l’occupation : Nantes et La Loire-Inférieure : 1940-1944, Coiffard, 2013
En savoir plus :
> Le récit de la Libération de Nantes
> Accéder au site internet de la Cinémathèque de Bretagne
Cinémathèque de Bretagne
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