Restauration des Tables mémoriales

Une restauration nécessaire

En amont des cérémonies de commémoration du 8 mai, il a été constaté que la surface du granit et des plaques verticales en comblanchien (pierre calcaire) constituant le monument étaient couvertes de micro-organismes qui assombrissaient la couleur de la pierre. Des graffitis ont également pu être relevés à deux endroits sur l’encadrement en granit.

De plus, la partie inférieure en calcaire ainsi que le joint périphérique avaient verdi du fait de la présence d’algues et de mousses. Déjà signalées lors de la restauration en 2018, la présence d’infiltrations sur cette partie du monument constitue une source d’altération des tables. Conséquence de ces infiltrations, des desquamations et pertes de matière entraînant la disparition de deux noms et altérant la lisibilité de 4 autres noms au niveau de la lettre L ont pu être observées lors du constat d’état.

En ce qui concerne les éléments métalliques des tables mémoriales, ils avaient déjà été restaurés en 2018. La protection appliquée lors de cette dernière restauration a bien protégé les éléments verticaux. En revanche, l’apparition de zones de corrosion vert/blanchâtre ainsi que l’absence d’une vis ont été relevées sur l’élément circulaire au sol.

Cette première phase de constat a permis de lister l’ensemble des interventions à prévoir, puis, en fonction des compétences de chacun, de déterminer à qui les travaux étaient confiés.

L’intervention des services techniques de la Ville sur les tables mémoriales

Devant être réalisée pour la célébration des 80 ans du 8 mai 1945, les travaux nécessaires ont été réalisés par l’intervention coordonnée de l’équipe du pôle Nantes Centralité et de restaurateurs du patrimoine.

À la fin du mois de mars, les équipes du service propreté urbaine du pôle Nantes Centralité formées au nettoyage des monuments ont procédé au nettoyage de la partie en granit avec de l’eau projetée à haute pression. Pour ce faire, une plaque de polycarbonate a été apposée le long des tables en calcaire comblanchien afin d’assurer leur protection. Les plaques horizontales et les plantes ont également été protégées avec une bâche polyane et les éléments métalliques ont été protégés par application d’un scotch.

Accompagnés par des restaurateurs, le niveau de nettoyage du monument obtenu par les agents de la Ville, sans application d’un produit biocide préalable, a été tout à fait satisfaisant. L’étendue de la surface à traiter, la proximité avec l’Erdre (les produits biocides sont toxiques pour la faune aquatique), l’état de conservation des tables mémoriales et la formulation à base de chlorures de benzalkonium des biocides – constituant une source de sels potentiellement nocifs pour un calcaire déjà altéré – ont motivé ce choix de ne pas utiliser de biocides pour le nettoyage de la partie en granit du monument.

En complément, les tâches spécifiques ont été confiées à des restauratrices et restaurateurs du patrimoine spécialisés respectivement dans le traitement de la pierre et du métal. Un tailleur de pierre est ainsi intervenu afin de refaire les joints en chaux hydraulique et sable, des conservatrices-restauratrices de sculpture spécialisées en pierre ont réalisées les gravures et les lettrages manquants sur les tables mémoriales après avoir consolidées la pierre à la suite des dommages causés par les infiltrations, et une conservatrice-restauratrice spécialisée sur le métal a traité les éléments métalliques en réappliquant une couche de patine et de protection dans le but de limiter l’évolution et le développement des corrosions.

Direction du Patrimoine et de l’Archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2025