Maison des Lions : ménagerie des ducs de Bretagne
Il n’est pas rare au Moyen-Âge que les empereurs, ducs, princes et rois possèdent une ménagerie. À Nantes, près du Port-Communeau, le duc de Bretagne François II possédait des animaux captifs au lieu nommé « La Maison des Lions ». Active depuis au moins l’année 1450, cette fauverie accueillant lions, lionnes, loups et lynx, cesse d’exister vers 1490.
Une ménagerie en relation avec celle du roi René, duc d’Anjou
Le 20 novembre 1450, un lion et une lionne sont amenés de Bretagne pour le château d’Angers où le roi René d’Anjou, très attaché à ses lions, possédait une ménagerie présentant également des léopards. Gardés par des officiers du duc, lionnier ou « garde des lions », les animaux font l’objet de soins particuliers.
À Nantes, des extraits des registres de la Chancellerie de Bretagne mentionnent en 1473 la nomination de Jehan Lucas, garde des lions à la suite de Jehan Guihenneuc.
Les animaux des ménageries médiévales
Le lion est un animal très représenté dans les ménageries du Moyen Âge. Ainsi, à Florence, on peut trouver à la fin du 14e siècle jusqu’à 25 lions. C’est également un symbole que l’on observe couramment sur les armoiries et dans les manuscrits. « Paré de toute la vertu du chef », représentant la force, le courage, la largesse et la magnanimité, le lion manifeste la richesse et la puissance de ses propriétaires.
Deux lions assis, Albrecht Dürer
Date du document : 1521
Les comptes des rois de France mentionnent des lions et des léopards au 14e siècle ; Philippe le Bel possède même un ours polaire ; au Louvre, Philippe VI fait construire un « hôtel des lions du roi ». C’est sous le règne de Charles V qu’est créée la fonction officielle de « maître et gouverneur des lions ».
Cependant, d’autres espèces viennent s’ajouter à la liste des résidents de ces ménageries. En Europe, les souverains possèdent différents fauves tels que des guépards et lynx, mais également des éléphants, singes, autruches et perroquets.
Disparition de la Maison des Lions
Au décès de son père François II, la duchesse Anne de Bretagne continue d’entretenir la fauverie comme l’indique un mandement datant de 1489. Si la ménagerie semble avoir cessé d’accueillir des animaux à la fin du 15e siècle, certaines archives mentionnent plus tard « la meson des lyons » vers 1501 ou bien encore la « maison des Trois-Lions » en 1537.
Détail du tombeau de François II
Date du document : 1839
S’il ne reste plus rien aujourd’hui de cette curiosité nantaise, un lion sculpté portant les armoiries de la Bretagne accompagne toujours le duc François II sur son tombeau se trouvant dans la cathédrale Saint-Pierre.
Kevin Morice
Archives de Nantes
2024
En savoir plus
Bibliographie
Buquet Thierry, « Les animaux exotiques dans les ménageries médiévales », Fabuleuses histoires des bêtes et des hommes, Société archéologique de Namur [En ligne], p. 97-121, 2013, [Consulté le 30 septembre 2024], article en ligne disponible ici
Lecoy de la Marche Albert, Extraits des comptes et mémoriaux du roi René pour servir à l'histoire des arts au 15e siècle, 1873, consultable en ligne ici
Webographie
Ressources Archives de Nantes
CC278 : Miseurs des ponts et des travaux de la ville
Ressources Archives départementales de Loire-Atlantique
B12 : Livre de la Chancellerie de Bretagne contenant l'enregistrement sommaire des lettres présentées pour être scellées (Vue 44/197)
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Kevin Morice
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