L’hippodrome du Petit-Port, un lieu prisé pour la pratique sportive et la détente
Inauguré en 1875, l’hippodrome du Petit-Port tient une place importante dans la vie nantaise. Pierre Debec, photographe professionnel et cinéaste amateur, saisit l’animation du lieu pendant l’Occupation puis aux lendemains de la guerre.
Pierre Debec (1912-1991) ouvre le magasin « Radio Armor » au 2 rue Franklin à Nantes en 1940 qui fut détruit par les bombardements de 1943. Il s’installe alors provisoirement dans une « baraque » boulevard Guist’hau à partir de décembre 1945. Pierre Debec y vend du matériel et de la pellicule pour cinéastes amateurs et projette ses films dans la vitrine pour en effectuer la promotion. La même année, il devient membre du Club des cinéastes amateurs de Nantes.
Concours de gymnastique sur l'hippodrome du Petit-Port
Date du document : 1890
Entre 1940 et 1943 dans « Boulevard des Anglais », il filme les courses de chevaux à l’hippodrome du Petit-Port. On y voit notamment trois soldats allemands, assis sur une balustrade, venus assister à l’événement. Certaines séquences sont filmées au ralenti, ce qui n’est pas sans rappeler les travaux de chronophotographies d’Eadweard Muybridge, précurseur du cinéma qui décomposa en photographies la « locomotion animale » (1878). Ainsi sont présentées les différentes allures et attelages : le galop, le saut d’obstacle ou encore la pratique du trotteur avec son sulky (ou araignée).
Au sortir de la guerre, les courses de lévriers sont également à la mode. Pierre Debec, muni de sa caméra, est au Petit-Port en ce dimanche 29 juin 1947 pour capter l’événement, et la présentation des « cracks » au public. Certaines femmes ont revêtu le bikini pour présenter les lévriers qui vont concourir.
Si les courses de lévriers trouvent leurs sources dans la pratique de la chasse, elles se développent pendant l’entre-deux-guerres. L’hippodrome est alors transformé pour cette compétition en cynodrome avec l’invention du lièvre mécanique servant de leurre. Un lancer de pigeons complète ce spectacle.
L’hippodrome est également un haut lieu de l’élégance, où se dévoilent les tendances et modes vestimentaires de l’époque. Madame Andrée Debec (1913-2006) ne déroge pas à la règle, filmée ici par son mari, vêtue de son chapeau et de sa fourrure.
Enfin, ces films sont de rares archives des premières infrastructures de l’hippodrome : les tribunes en fonte sont celles mises en place en 1883 qui furent remplacées en 1973 dans le cadre d’un nouvel aménagement des lieux.
En savoir plus :
> Découvrir l’histoire de l’hippodrome du Petit-Port
> Accéder au site internet de la Cinémathèque de Bretagne
Cinémathèque de Bretagne
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