Statues du Palais de la bourse
Depuis le vendredi 19 avril 2019, les dix statues du Palais de la Bourse situées côté jardin ont retrouvé leur place.
Trois Bourses à Nantes
À la fois lieu de sociabilité des négociants, place de vente en gros des marchandises importées, marqueur de la richesse d'une ville, la Bourse remplit trois fonctions essentielles au sein d'une ville. Nantes, ville portuaire et marchande, se tourne dès 1630 vers l'international et marque sa prospérité avec la construction dès 1641 d'une première Bourse sur l'actuelle place du Commerce. Celle-ci sera détruite en 1723. Une seconde bourse est construite en remplacement, en bordure de Loire, en partie sur pilotis. Le terrain s'avère instable, le bâtiment est évacué.
En 1790, sollicitée par les marchands de la ville, la municipalité accepte les plans de l’architecte-voyer Mathurin Crucy. Mais la Révolution française suspend pendant vingt-cinq ans les travaux. Achevé en 1815, le « Palais Crucy » reçoit en son sein les services de la Chambre et du Tribunal de Commerce. Le bâtiment sera agrandi vers l'Ouest en 1889.
Les bombardements de la ville, en 1943 et 1944, mettent à mal l’édifice dont seuls les murs subsistent. Du fait de son inscription à l’inventaire des monuments historiques, le palais de la Bourse est reconstruit à l’identique selon les plans de Crucy.
Depuis la fin des années 1970, la Bourse de Commerce y a cessé toutes ses activités. La Chambre de Commerce, propriétaire des lieux, entreprend une rénovation complète avant de céder le bâtiment à une enseigne inaugurée en 1996.
La Palais Crucy et ses statues
Le Palais Crucy est un monument rectangulaire de style néo-grec. La façade ouest (côté jardin) est constituée d'un portique d’ordre ionique composé de dix colonnes ornées de statues allégoriques. Ces statues, placées en 1812, mesuraient six pieds de hauteur (soit environ deux mètres) et ont été réalisées par Jean-Baptiste-Joseph Debay père. Dès la fin du 19e siècle, suite aux travaux d'agrandissement de la Bourse, des copies ornent la façade.
Ainsi, en partant du fleuve étaient représentées : La Loire, l’Astronomie, l’Abondance, l’Amérique, l’Afrique, l’Asie, l’Europe, la Prudence et la Ville de Nantes. La dixième était une Muse, symbolisant des Beaux-Arts, destinée, à l’origine, à rejoindre le péristyle du théâtre Graslin. Mais, faute de place, elle vient finalement compléter le portique de la Bourse.
Le choix de ces allégories peut s’expliquer facilement. En effet, en tant que grande ville commerçante, Nantes marchande aux quatre coins du monde, chose possible notamment grâce aux connaissances astronomiques. Pour assurer sa prospérité, elle doit également faire preuve de prudence. Enfin, par les retombées économiques qu’il génère, le commerce favorise par exemple les Beaux-Arts.
La façade est s’ouvre du côté de la place du Port-au-Vin. Elle dispose d’un portique à quatre colonnes d’ordre dorique, surmonté de quatre statues de marins célèbres : Jean Bart (1650-1702), René Duguay-Trouin (1673-1736), Abraham Duquesne (1610-1688) et Jacques Cassard (1672-1740).
Suite aux bombardements de 1943 qui ont détruit une grande partie du Palais de la Bourse, ne subsistaient (sur les photographies de l'époque) que deux statues complètes en façade Ouest.
Depuis le vendredi 19 avril 2019, les dix statues côté jardin en péristyle ont retrouvé leur place. Elles ont été restituées, à l’identique, par le sculpteur Edmond Fain, suivant des éléments conservés et des archives photographiques.
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