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Étienne Étiennez (1832 – 1908) Duché de Bretagne

1544

Couvent des Récollets


Fondé au début du 17e siècle, le couvent des Récollets apparaît comme un repère topographique le long de la ligne des ponts. Pendant la Révolution, l’établissement perd sa vocation religieuse. Transformé en parc à bestiaux, en forge puis morcelé et investi par des particuliers, il disparaît peu avant 1850.

Le couvent pendant l’Ancien Régime

Entre 1617 et 1618, les Récollets, établis depuis quelques années sur la chaussée des ponts, décident de faire construire un couvent et une église sur les terres que leur ont léguées leurs fidèles. L’argent nécessaire à cette construction a été récolté grâce aux dons des fidèles.

La première construction, de dimension modeste, se compose d’une église et d’un bâtiment d‘habitation. Le principal bienfaiteur, René Rousseau, qui a légué mille livres et le terrain demande à construire un enfeu dans la chapelle proche du grand autel et à être représenté sur les vitraux.

Le couvent devient alors un repère topographique et toponymique. Les Récollets vont mettre en valeur leurs domaines et créer un étang. En 1683, le chœur de l’église est agrandi pour avoir une surface égale à celle de la nef. Il est orné d’un grand retable.

En 1685, les Récollets acceptent qu’une laïque, Guillemette Brossaud, construise, pour 150 livres, une maison dans l’enceinte du couvent, près de la chambre des serviteurs. Cette maison qui se composait de deux chambres avec un jardin et était surmontée d’un grenier devient la dernière demeure de Guillemette qui l’abandonne ensuite au couvent. Les frères Récollets loueront ensuite le bâtiment à des femmes pieuses qui y passeront leurs dernières années.

Plan de la ville de Nantes

Plan de la ville de Nantes

Date du document : 1766

Un lieu qui perd sa vocation religieuse

En 1790, le couvent devient bien national. Entièrement clos de murs, il communique avec la chaussée des ponts par un portail cocher muni d’une porte piétonne. L’église se compose d’une nef accostée de trois chapelles et d’un chœur orienté. Elle est éclairée par trois baies à vitraux percées dans le mur ouest. Un cloître carré, avec parloir, la relie à la maison conventuelle. Celle-ci se compose de trois bâtiments organisés autour du cloître. Leur rez-de-chaussée est consacré aux pièces de service (cuisine avec chambre de domestique, réfectoire, dépendance, chauffoir) et les étages accueillent une bibliothèque et trente chambres pour les religieux. Celles-ci sont desservis par un corridor dont elles sont séparées par des cloisons à pans de bois. Un grenier somme le bâtiment. L’ensemble est construit en pierre et couvert d‘ardoises.

Dans la cour, sont installés des magasins ainsi qu’une écurie avec un hangar. Ce dernier bâtiment ouvre sur une allée de peupliers qui permet de rejoindre la rivière. À l’intérieur du couvent, trois jardins sont aménagés. Dans le premier est bâtie « une petite chambre construite de parpaing de tuffeau avec porte et croisée sur le jardin, carrelée de carreau de terre cuite avec plancher et faux grenier au-dessus » ; dans le deuxième, « une autre chambre carrelée ; porte et croisée, soliveaux sans plancher, le tout bâti à murs et parpaing de tuffeau et couvert d’ardoise » ; dans le troisième, occupé par les femmes qui ont successivement loué la petite maison bâtie en 1685, il y a une buanderie.

En mars 1794, ce vaste ensemble est loué par la commune au citoyen Legendre, directeur des subsistances militaires, afin de créer un parc à bestiaux. Six mois plus tard, l’église qui a été sous-louée au citoyen Dacosta pour créer une forge, brûle. Le citoyen Legendre est évincé et la forge prend place dans l’intégralité du domaine pour fondre les canons nécessaires à la Révolution.

Couvent des Récollets, détail d'une carte d'arpentage des îles et îlots de la Loire

Couvent des Récollets, détail d'une carte d'arpentage des îles et îlots de la Loire

Date du document : 05-1665

Au lendemain de la Révolution, les bâtiments restants sont peu à peu investis par des particuliers et transformés en maisons. Une partie est également détruite. Le couvent semble avoir disparu peu avant 1850 à l’exception de quelques vestiges intégrés dans les parcelles des particuliers.

Plan des nouvelles rues ouvertes sur une partie des terrains du couvent de Récollets

Plan des nouvelles rues ouvertes sur une partie des terrains du couvent de Récollets

Date du document : 1803

Julie Aycard
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole ; Service du Patrimoine, Inventaire général, Région Pays de la Loire
Inventaire du patrimoine des Rives de Loire
2021

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