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Séminaire Saint-Jean


Longtemps installé dans le faubourg Saint-Clément, le séminaire de Nantes a élu domicile rue de la Gourmette au début du 20e siècle. C’est ici que sont formés les futurs prêtres catholiques de la région et de plusieurs îles d’outre-mer et de l’océan Indien. 

Les origines du séminaire de Nantes

En 1649, un premier séminaire est crée à Nantes dans le faubourg Saint-Clément pour former les futurs prêtres catholiques. Les séminaristes sont logés dans la maison Malvoisine, alors que les cours de philosophie et de théologie sont dispensés dans le collège des oratoriens.

Pendant la Révolution française, le séminaire devient un bien national. Lorsque les séminaristes tentent de se réapproprier les lieux une fois le culte rétabli par le Concordat de 1801, la municipalité refuse de céder la propriété aux clercs. Depuis 1808, cet ancien séminaire héberge un lycée qui, en 1918, prend le nom de Georges Clemenceau, l'un de ses anciens élèves devenu Président de la République.

En 1807, les séminaristes s'installent finalement à la maison Saint-Charles. Ces murs renferment en réalité deux institutions distinctes : un petit séminaire, qui enseigne les humanités aussi bien à des laïcs qu’à des futurs séminaristes, et le grand séminaire qui forment les futurs prêtres. Le séminaire s'agrandit avec l’acquisition d'un nouvel immeuble en 1826 puis la construction de nouveaux locaux en 1850. Face à l’augmentation des effectifs, le petit séminaire est déplacé aux Couëts, à Bouguenais, en 1879.

L’installation rue de la Gourmette

En 1905 sont votées les lois de Séparation des Églises et de l’État. La congrégation des prêtres de Saint-Sulpice est alors supprimée. Seul un grand séminaire est rouvert rue de Gigant. Les locaux acquis par le séminaire en 1826 deviendront l’IUT du campus Centre Ville de l’Université de Nantes tandis que les bâtiments construits en 1850 accueillent de nos jours les élèves du lycée Livet.

En 1911, la construction d’un nouveau grand séminaire commence sur le propriété de la Saulzinière, sur le boulevard Lelasseur. Lorsque la guerre est déclarée en 1914, la construction n’est pas encore achevée et de nombreux séminaristes sont envoyés au front. En 1917, les alliés américains établissent une de leurs bases à Nantes et installent un hôpital militaire dans les bâtiments inoccupés. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’édifice est également réquisitionné.

Bâtiment de la croix Rouge américaine

Bâtiment de la croix Rouge américaine

Date du document : 1919

La création du séminaire interdiocésain Saint-Jean

Les décennies qui suivent la guerre sont marquées par une crise des vocations : de moins en moins de candidats se présentent au séminaire, conduisant en 1972 au regroupement interdiocésain des séminaires des Pays de la Loire. Ce regroupement concerne dans un premier temps les diocèses d’Angers, de Nantes, du Mans et de Luçon, puis le diocèse de Laval intègre le séminaire en 1998. En 1983, des travaux sont engagés au séminaire qui prend le nom de séminaire Saint-Jean. Chaque année, de futurs prêtres venant de différents territoires d’outre-mer et de l’océan Indien sont également formés à Nantes.  

L’architecture des lieux

Le séminaire se divise en trois parties. Le château, datant du 19e siècle, est une ancienne demeure de la famille Le Lasseur. Un bâtiment plus récent, ordonné par Monseigneur Rouard, a été construit entre 1911 et 1919. Il est constitué d'un corps principal flanqué de deux ailes abritant notamment une bibliothèque, des archives, des bureaux administratifs ou encore des salles de cours. Cette architecture permet d'avoir une vue imprenable sur le parc du séminaire. Enfin, une chapelle a été édifiée entre 1933 et 1937. Son architecte, François Bougoüin, est à l’origine de nombreuses églises, châteaux et constructions privées à Nantes et dans les environs.

Façade et clocher du séminaire Saint-Jean

Façade et clocher du séminaire Saint-Jean

Date du document : 27-08-2014

La chapelle du séminaire

À l'origine, la chapelle a été construite pour accueillir 200 à 300 séminaristes. Son architecture est caractérisée par la pluralité des styles : 

- Style néo-roman : des voûtes d’arêtes sont visibles dans le narthex, à l'entrée de la chapelle.

- Style néo-byzantin : une coupole surmonte la nef centrale avec en son centre une représentation du Christ rédempteur. De multiples mosaïques réalisées par l’atelier Mauméjean décorent également l’édifice, à l'image du chemin de croix illustrant les quatorze étapes de la Passion du Christ.

- Style néo-gothique, plutôt visible depuis l'extérieur.

Autel de la chapelle du Grand Séminaire Saint-Jean orné de mosaïques

Autel de la chapelle du Grand Séminaire Saint-Jean orné de mosaïques

Date du document :

L'utilisation du béton fait également l'originalité du lieu. Il a permis de concevoir de solides fondations pour supporter la coupole centrale élevée ainsi que le clocher de la chapelle.

Des travaux ont été entrepris en 1995 afin d'adapter la chapelle au nombre de séminaristes en baisse et à la nouvelle liturgie applicable depuis Vatican II. À cette occasion, deux vitraux contemporains ont été disposés sur les murs est et ouest. Œuvres de la plasticienne Anne Bernot et du maître verrier Florent Chaboissier en 1999 et 2000, les verres colorés ont été assemblés avec des baguettes de plomb. Ils symbolisent le levée et le coucher du soleil.

Vitrail ouest de la chapelle du séminaire Saint-Jean réalisé par Anne Bernot et Florent Chaboissier

Vitrail ouest de la chapelle du séminaire Saint-Jean réalisé par Anne Bernot et Florent Chaboissier

Date du document :

Les autres vitraux de l’édifice sont plus anciens : certains ont été récupérés dans l'ancien séminaire devenu aujourd'hui le lycée Livet, alors que d'autres datent des années 1930. Il existait également deux chapelles latérales qui s'ouvraient sur l'abside mais qui ont été bouchées.

Noémie Boulay
Direction du Patrimoine et de l'Archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020

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En bref...

Localisation : Cardinal Richard (rue du) ; Martinière (rue de la) ; Gourmette (rue de la) 18, NANTES

Date de construction : 1913

Typologie : architecture scolaire

En savoir plus

Bibliographie

Faugeras Marius, « Le séminaire de Nantes » in Les Annales de Nantes et du pays nantais : le quartier Saint-Clément,  Société académique de Nantes et de Loire-Atlantique, n°200, 1981, p. 35-36

Jarnoux Alphonse, Les anciennes paroisses de Nantes. 1 : Les Paroisses de la cité, 1981

Jarnoux Alphonse, Les anciennes paroisses de Nantes. 1 : Les Paroisses hors de la cité, 1982

Webographie

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Breil - Barberie Catholicisme Lieu de culte

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Rédaction d'article :

Noémie Boulay

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