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Groupe scolaire du Coudray


Situé dans un quartier résidentiel de Saint-Donatien, entre l'Erdre, le boulevard des Belges et la route de Paris, le groupe scolaire du Coudray fait partie d'un ensemble d'écoles publiques programmées à la fin des années 1950, dans le cadre d'une commande groupée qui concerne simultanément quatre groupes scolaires nantais répartis sur l’ensemble de la commune : Gaston- Serpette, Le Coudray, Les Agenêts, Fonteny.

Un chantier retardé pendant cinq ans !

Les terrains, d'anciennes tenues maraîchères et des jardins, sont acquis entre 1958 et 1960. Le groupe scolaire comprend deux ensembles : d'une part, sur une vaste parcelle le long de la rue du Coudray, deux écoles élémentaires pour filles et garçons de onze classes chacune, un gymnase, une conciergerie, une cantine et des logements ; et d'autre part, une école maternelle de quatre classes et des logements sur une parcelle séparée plus au nord. Les deux entités sont reliées par une cheminement piétonnier réservé.

L'adjudication des travaux a lieu en octobre 1960, mais les subventions d’État tardent à venir. Après plusieurs désistements d'entreprises et la relance des marchés, les travaux ne commencent qu'en 1965 ! Les livraisons des bâtiments s'échelonnent entre 1965 et 1966. Dès 1967, une cinquième classe de maternelle est créée du fait de la forte demande. Les années 1980 sont au contraire des années de creux des effectifs, amenant à la transformation de l'école des filles en espace associatif.

Depuis leur ouverture, les écoles élémentaire et maternelle n'ont subi que peu de transformations, hormis la mise aux normes et quelques constructions annexes (le gymnase est agrandi en 1991, les logements de l'école maternelle sont transformés en classe et locaux du personnel en 2006). En 2018, un modulaire de deux classes a été installé dans la cour de l'école élémentaire. Des travaux sont prévus en 2021-2023 qui permettront le transfert de l'école maternelle dans l'ancienne école de filles, l'actuelle école maternelle devenant le pôle associatif.

Une architecture normée

Entre les années 1950 et 1960, le modèle architectural évolue peu : la barre-type, standard des années 1950, poursuit sa diffusion. Le plan-type de ces écoles est dressé par un architecte mandaté par l’État, Georges Tourry, et les plans détaillés sont conçus par l'architecte d'opération Lambert. Il répond à des impératifs économiques et fonctionnels pour s'adapter au programme de construction dicté par le ministère de l’Éducation nationale.

Dans cet ensemble architectural normé, la principale originalité de ce groupe scolaire réside dans le travail d’adaptation des volumes au dénivelé des deux terrains à bâtir.

Le long de la rue de Lorraine, l'école maternelle du Coudray comprend trois corps de bâtiment disposés selon un plan orthogonal. Le bâtiment principal de plain-pied comprend les salles de classes et une salle de repos. Il est disposé en longueur, ouvrant vers le sud sur une petite cour avec jeux. Le bâtiment de direction et les logements sont organisés dans un bâtiment sur deux niveaux dont le rez-de-chaussée semi-enterré du fait de la déclivité du terrain.

Sur une parcelle arborée en contrebas de la rue du Coudray, l'école élémentaire d'origine est composée de deux barres contiguës de trois niveaux comprenant les salles de classes et qui répondent au modèle type : la barre est constituée d'un rez-de-chaussée avec préau couvert et salles annexes, de deux étages de classes. Elle est recouverte d'un toit à deux pans à très faible pente imitant le toit terrasse. Les salles de classe, exposées au sud, sont éclairées par de larges baies disposées sur toute la longueur du bâtiment, le couloir de desserte latéral donnant au nord.

Le bâtiment d'enseignement est prolongé par un bâtiment de service de forme carrée qui épouse le dénivelé du terrain : il comprend l'infirmerie, le restaurant scolaire, le logement du concierge. Les logements de fonction le long de la rue du Coudray sont inoccupés et fermés et sont voués à la démolition. Le gymnase et le terrain de sport sont situés en fond de parcelle.

Pour l'ensemble de ces bâtiments, le mode constructif est le même : il s'agit de modules standardisés et préfabriqués qui viennent s'emboîter dans la structure béton. Le revêtement d'origine des allèges fait de mosaïques industrielles en grès cérame bordeaux est encore visible sur les logements de fonction et le gymnase.

Sur les autres bâtiments, un enduit lisse a remplacé ou occulté les carreaux de mosaïque. Les murs pignon sont revêtus d'un parement de pierre calcaire blanche qui répond à une double fonction protectrice et décorative.

À l’intérieur, les classes ont conservé certaines particularités d'origine : certaines ont toujours leur estrade. Toutes sont éclairées côté nord, en pendant des fenêtres, par une paroi translucide en verre ondulé, matériau répandu dans les années 1960 mais devenu rare.

Le 1 % culturel

L'arrêté instituant « l'obligation de décoration » dans des constructions publiques remonte à 1951. Initié par le sculpteur René Iché, il vise à favoriser la création contemporaine : « 1 % des sommes consacrées par l’État pour chaque construction d’établissement scolaire ou universitaire devra financer la réalisation d’une œuvre d’art contemporaine intégrée au projet architectural ». Il s'applique dans un premier temps aux établissements scolaires.

La procédure est centralisée, une commission nationale devant approuver les choix faits au niveau local. Les œuvres produites sont le plus souvent le fait d'artistes locaux, peintres et sculpteurs principalement. Elles donnent une large place à l'art figuratif voire naïf, à travers des œuvres censées s'adapter aux jeunes enfants et en résonance avec leur univers.

L'école a bénéficié du 1% culturel avec l'intervention de deux artistes : Jean Bruneau, peintre, et Alain Douillard, sculpteur.

Sous le préau de l'ancienne école de garçons, subsiste aujourd’hui une des deux œuvres, celle du peintre Jean Bruneau représentant dans des couleurs vives Acrobates, clowns et animaux de cirque.

Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2022

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En bref...

Localisation : Coudray (rue du) 20 ; Lorraine (rue de), NANTES

Date de construction : 1965

Auteur de l'oeuvre : Tourry Georges (architecte en chef) ; Lambert Yves (architecte d'opération) ; Bruneau Jean (artiste peintre) ; Douillard Alain (sculpteur)

Typologie : architecture scolaire

En savoir plus

Documentation

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Jean Bruneau

Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises

Tags

Architecture scolaire, universitaire et de recherche Malakoff - Saint-Donatien École

Contributeurs

Rédaction d'article :

Irène Gillardot

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