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Cimetière de la Chauvinière


Le cimetière de la Chauvinière se singularise des autres cimetières nantais par la forme qu’il revêt et la fonction qu’il remplit : il reçoit les sépultures des victimes de guerre.

Un cimetière demandé depuis 1935

Par délibération du 12 décembre 1938, le conseil municipal décide de l’acquisition du terrain des consorts Alliot et Ducoin sis chemin de la Chauvinière afin d’y construire ultérieurement un groupe scolaire. Le terrain acheté par acte notarié des 27 et 28 juillet 1939 est laissé sans affectation jusqu’au 12 juin 1942, date à laquelle la Commission des cimetières décide finalement d’y aménager un cimetière.

Déjà en 1935, Monsieur Sablé, conseiller municipal, questionnait le maire sur la nécessité de créer un nouveau cimetière dans le 1er canton suite à la fondation de deux nouvelles paroisses « Pont du Cens » et « route de Vannes ». A l’époque trois terrains respectivement à la Patoullerie, la chauvinière et la Gaudinière étaient susceptibles d’accueillir un nouveau cimetière. Finalement la Ville choisit le site de la Gaudinière.

Un cimetière réservé aux victimes de la guerre

Le projet d’aménagement du cimetière de la Chauvinière tout juste relancé en 1942 , est  malheureusement accéléré suite aux bombardements des 16 et 23 septembre 1943. La Ville doit alors trouver rapidement un lieu de sépultures pour les nombreuses victimes. En 1944, elle fait réaliser, par l’entreprise de matériaux Reffe à Pont-Rousseau mille croix en ciment, identiques à celles des tombes militaires de la Gaudinière. Le cimetière rassemble alors les victimes des bombardements, des Forces Françaises de l’Intérieur et les fusillés dont 10 des 48 otages exécutés le 22 octobre 1941.

La première demande refusée d’un monument commémoratif

En 1948, le bureau départemental de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes demande au maire l’autorisation d’ériger au cimetière un monument commémoratif. La municipalité temporise exposant « qu’il serait difficile de ne pas accorder à d’autres groupements la même autorisation et qu’il paraissait désirable de provoquer une entente de toutes les organisations des victimes de la guerre sur le projet d’un monument unique ». L’association précise en 1949 « qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un véritable monument mais d’une sorte de sépulture fictive où pourraient se recueillir les familles de ceux qui sont morts en déportation » et envoi au maire les photographies d’un projet de monument. Ce projet reste sans suite pendant plus de dix ans et seule une stèle est installée.

1963 : inauguration du monument à la mémoire des déportés

En 1961, suite à l’agrandissement du cimetière en 1957, les associations locales d’anciens déportés sollicitent à nouveau la municipalité pour la construction d’un monument commémoratif. La Ville donne finalement son accord. Un monument en forme de menhir est érigé au centre de l’allée principale. Il est l’œuvre du sculpteur Rafig Tullou d’après un projet de Jean Friésé. En granit, il mesure 2,25 mètres de hauteur et pèse 8 tonnes. A mi-hauteur, une niche taillée dans la masse, accueille une urne, précédemment exposée au cimetière, contenant les sachets de terre de sept camps de déportation (Auschwitz, Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Neuengamme, Oranienburg et Ravensbrück). Le monument est inauguré le 28 avril 1963 par Henry Orrion, maire de Nantes.

Le cimetière accueille également les sépultures des victimes des guerre d’Indochine et d’Algérie.

Tous les ans, la Ville de Nantes commémore au cimetière de la Chauvinière les bombardements de septembre 1943.

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2023

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